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C’est en écoutant "Hattitude", qui vient de sortir il y a quelques mois - et ce malgré le décès de Pip Pyle, qui fut le plus actif à l’élaboration du projet - que je me suis dit qu’il n’y avait toujours rien d’écrit dans le Koid’9 à propos du premier volume d’archives d’Hatfield And The North, l’un des groupes majeurs du mouvement progressif de Canterbury, "Hatwise choise". Comment ai-je pu négligé cela, moi qui suis un amateur et fan du mouvement Canterbury, en particulier les groupes de la seconde génération ? Je répare donc cette grave faute en présentant directement les deux volumes tout en espérant secrètement la sortie d’un troisième. Souvent, on est assez déçu par la qualité moyenne de beaucoup d’archives sonores venant soit d’une émission radio ou télé, soit d’un concert. Ici, et c’est assez incroyable pour être remarqué, le son est plus que correct et, parfois, proche de l’excellence. J’irais même jusqu’à dire que les versions studio originales de certains titres paraissent parfois bien fades en comparaison de celles-ci. Les deux chef d’œuvres que le groupe a enregistré durant sa trop courte existence, "Hatfield and the north" (1973) et "The rotters club" (1975), mériteraient d’ailleurs une remasterisation digne de leur rang. Mais c’est une autre histoire qui risque de se concrétiser très prochainement. La véritable raison de la sortie de ces archives est de montrer à quel point Hatfield And The North fut un superbe groupe sur scène, équilibrant parfaitement la part expérimentale et improvisée de la musique, s’inspirant à la fois du jazz et de la musique contemporaine, avec le penchant plus accessible du pop rock. C’est également l’occasion pour apprécier la qualité technique de chacun des musiciens (en particulier les claviers – Fender et orgue saturé - aux sons incroyables de Dave Stewart) qui, on peut maintenant le dire avec le recul nécessaire, était à cette époque au sommet de leur art respectif. Les morceaux, dont les titres ont été complètement changé, s’enchaînent différemment de l’ordre classique des albums originaux pour finalement revivre de façon totalement inédite, révélant cette faculté incroyable de réarranger intelligemment le répertoire. Avec ces deux albums aux résultats miraculeux et totalement indispensables pour tout amateur de musique progressive, tous genres confondus, il se confirme une fois de plus que les années 70 étaient bel et bien les plus belles années des musiques progressives.
Patrick Robinet
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