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Factory Of Dreams : A Strange Utopia (2010 - cd - parue dans le Koid9 n°74)

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Après "Poles" en 2008, qui avait planté le décor, le projet parallèle du multi-instrumentiste portugais (Pulsar, Project Creation) est de retour avec ce second CD qui suit la même direction musicale  : une sorte de metal épique centré sur un chant féminin et mêlé de sons futuristes. Les morceaux sont parfois un peu plus longs que sur le précédent opus, deux d'entre eux atteignent 6 minutes et "e-motions" dépasse les 9 minutes. Leur interprète est toujours la jeune Jessica Lehto, dont la voix est le centre d'attraction de ce projet.

"A strange utopia" est nettement plus long que "Poles", puisqu'il atteint presque 70 minutes  ! Deux morceaux "bonus" (bonus par rapport à quel format  ?) présentent une version courte de "the weight of the world" et il y a pour une fois un court titre sans guitare écrit par Jessica. Tout le reste est signé exclusivement par Hugo Flores.

Musicalement, on demeure dans le même genre  : l'atmosphère est souvent sombre, ouvertement épique et grandiose mais non pas à cause d'influences classiques. On pense plutôt à des musiques de films de science-fiction, en raison des amples textures de synthé orchestrales et futuristes, les diverses boucles et séquences aux sons étranges, le piano cristallin et très brillant à la façon d'Harold Budd. La teinte générale est plus symphonique que sur "Poles", avec quelques nuances orientalisantes et il me semble que ce sont les passages où les claviers dominent qui sont les plus réussis. La voix étonnamment profonde et mature de Jessica Lehto est vraiment belle et il n'est pas étonnant que Flores ait voulu retravailler avec elle. Les mélodies sont mieux définies, plus faciles à mémoriser, et plusieurs morceaux sont vraiment très réussis, notamment la longue pièce "e-motions" à la fin du disque et la courte ballade "broken" uniquement aux claviers signée par Jessica. Quelques invités donnent une variété supplémentaire aux arrangements. Parmi eux, l'excellent David Ragsdale intervient au violon sur deux titres, Chris Brown le guitariste de Ghost Circus joue sur deux morceaux, et Tadashi Goto et Shawn Gordon jouent quelques solos de claviers ici et là. Il y a également plusieurs chanteuses aux ch?urs et Hugo Flores lui-même y participe à quelques reprises.

Les guitares électriques sont toujours acérées et très lourdes, comme chez Project Creation ou Pulsar d'ailleurs. Côté rythmiques, Hugo a toujours voulu qu'elles sonnent de manière artificielle pour donner ce qu'il appelle un aspect "industriel" à ses compositions mais c'est là que réside, à mon humble avis, une faiblesse de ces albums. Déjà, les rythmes sont le plus souvent irréguliers (lents mais souvent hachés) mais la grosse caisse est sans aucune réverbe et la caisse claire en a nettement trop, trop souvent. De plus, il arrive parfois que les battements soient trop rapides et métronomiques. Précisons que ces sons apparaissent souvent au premier plan dans le mixage, ce qui rend ce détail très important. En fait, tout est mixé en avant ou presque, ce qui crée un espace sonore relativement saturé qui peut lasser sur la longueur. Néanmoins, la production est meilleure que sur "Poles" et les parties calmes plus nombreuses.

Je persiste à penser qu'Hugo devrait baisser les percussions dans le mixage et recourir aux services d'une véritable section rythmique.

Globalement "A strange utopia" représente une progression sensible par rapport à "Poles" et se révèle tout à fait digne d'intérêt pour les amateurs de metal progressif aux teintes futuristes et de belles voix féminines.

Marc Moingeon




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