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Carptree : Insekt (2007 - cd - parue dans le Koid9 n°62)

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Pour ceux qui ne connaissaient pas le duo suédois, une évidence. A l’issue de plusieurs écoutes attentives, cet "arbre à carpe" (On a déjà l’arbre à Porc Epic) fait grâce à cet "Insekt" qui s’est posé dessus, partie des poids lourds de la Prog. Pourquoi ce constat ? Parce que c’est bien joué, bien en place, plein d’idées ; ça sent l’album de la maturité comme dirait l’autre. (c’est leur quatrième opus) Bien sûr, quelques tics propre à la Prog nous énervent souvent et c’est le cas ici. A commencer par la voix du chanteur, Niclas Flinck, une des deux têtes pensantes du combo, une fois de plus cousine de celles du Gab et du Fish réunies. Faut-il absolument avoir un organe proche du leur pour réussir dans ce créneau ? Question influences, tout n’est pas gommé. Il y a du Marillion première mouture dans ce groupe là, un zeste d’Arena, un poil de Peter Gab, un soupçon de Kansas type "Magnum opus" (Notamment le départ du beau "mashed potato mountain man". On se surprend même à débusquer une mélodie pas très éloignée des "longues nuits d’Isaac" de notre Ange national dans "pressure".

Mais si Carptree ne révolutionne pas le genre, il le dépoussière sur bien des aspects. D’abord par l’approche des claviers de Carl Westholm, l’autre moitié du groupe, la plus importante. Ils sont omniprésents, ils sont la tessiture de toute cette musique venue de Suède et nous proposent des sonorités nouvelles, somme toute assez éloignées des standards genre Clive Nolan de Arena et Pendragon. Le bougre n’est pas non plus moog du genou… Là dessus viennent fréquemment se greffer des chœurs, adultes ou enfantins, ce qui ajoute à la pompe déjà certaine de cet album ample, majestueux, un brin grandiloquent, mais à qui il manque à mon sens une vraie guitare pour faire décoller le tout. Quand elle arrive, trop rare, ça décolle haut notamment quand la wah wah finale emmène l’hypnotique "pressure" très loin. Le meilleur morceau de l’album.
Puisque les autres musiciens sont additionnels, regroupés sous la bannière du No Future Orchestra, on mentionnera également le bon travail du batteur Jejo Perkovic.

Il y a d’autres très bons moments dans cet album fort riche en tensions brutales puis en accalmies, très roboratif en tous cas comme "big surprise", bien pêchu ou le mélancolique "where your thoughts move with ease". Pour en revenir au chanteur Niclas Flinck, il convient de dire que sa palette, pour déjà entendue qu’elle soit, est néanmoins assez riche puisqu’on peut penser non seulement à Fish, on l’a dit, mais aussi à Jim Kerr de Simple Minds ("slinding down a slippery slope") mais aussi à celle du toujours poignant Dave Cousins de Strawbs ("slow corrosion of character").

A l’arrivée, un album original qui s’éloigne des sentiers rebattus avec beaucoup de classe et d’amplitude musicale. Un bon gratteux là-dessus et les premiers de la classe Prog pourront numéroter leurs abattis.

Jean-Marie Lanoë

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