(544 mots dans ce texte ) - lu : 942 Fois
On ne présente plus Mike Batt, producteur d'un nombre considérable d’œuvres différentes. Après avoir fait au début de sa longue carrière de la musique d'animation pour enfants, il fit les arrangements de nombreux albums et a travaillé avec les plus grands artistes. Il débuta par "Schizophonia" "datant déjà de 1977, trente ans de carrière pour un type trop peu connu du milieu prog/celt, malgré ses collaborations intensives avec entre autres Justin Hayward des Moody Blues. Il écrit une chanson pour Art Garfunkel et s'accompagne très souvent du London Symphony Orchestra que l'on retrouvera tout au long de sa vie, notamment sur "Tarot suite" l'album suivant auquel ont participé Roger Chapman et Rory Gallagher. Après d'autres compos musicales pour des films ou de la T.V, il créa une musique pour l'inauguration du tunnel sous la manche. Arrive en 1995 la composition qui nous intéresse à présent. S'il ne reste qu'un album de Mike Batt, ce sera "Arabesque" qui est l'aboutissement logique de toutes ces années passionnantes. Cet album, sortit uniquement en Allemagne et c'est bien dommage, est le plus proche de l'univers qui nous concerne. Ce musicien possède un sens approfondi pour les mélodies avec de fortes tonalités celtiques et arabisantes. Loin de moi, l'idée de minimiser son parcours musical mais ici nous avons à faire à du lourd. Je fus attiré au départ (comme souvent) par la pochette signée par un certain Simon Williams, oui c'est ça, l'illustrateur de Pendragon. Le premier titre nous enchante par sa richesse harmonique, "don't trust the angels" fait partie des morceaux qu'on a du mal à oublier et qui vous marque longtemps. Le London Symphony se prête magnifiquement à la fête relayée à la guitare par Midge Ure de feu Ultravox. Ce titre est grandiose, il mûrit à chaque écoute. La suite donne une impression plus orientalisante et aussi mélodique. L'orchestration de "amy floats downstream" colle à la perfection au style de Mike. Le London ouvrant avec maestria "bathtlefield theme" sur lequel les uilleann pipes de Davy Spylane nous ensorcellent. J'appelle cela de la musique classique contemporaine, suivez la puissance de ce titre devant figurer au Panthéon de la musique celtique, ce fut 5:40 d'un bonheur intensif. Nous arrivons sur le morceau phare de l'album "irish peace" que l'on considère comme le chef d’œuvre de la musique celtique bien au-dessus à mon goût de la symphonie celtique d'Alan Stivell souvent surestimée. Les 2 voix féminines donnent toute l'ampleur à ce morceau symbolisant toute l'école celte chère à nos cœurs, amplifié une fois de plus par le London. "Chorale" poursuit avec délectation les méandres échafaudés. Nous sommes pris à la gorge par tant de talent. "Arabesque", le morceau titre relève le défi en nous rappelant le propos initial, ces voix grandioses, c'est presque le nirvana musical. Elles dominent par leur profondeur et leur caractère particulier, "tablas" et violons nous font voyager vers cet Orient tant convoité. J'espère vivement vous avoir convaincu et sachez que vous ne perdrez pas votre temps à l'écoute de cette petite perle, si certains d'entre vous connaissent un équivalent chez ce mec, qu'ils le fassent savoir, je le considère comme un de mes dix albums préférés.
Daniel Sebon
Temps : 0.0625 seconde(s)