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Jean-Pascal Boffo : Vu Du Ciel (1998 - cd - parue dans le Koid9 n°26)

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Je fais partie des nombreux admirateurs de Boffo qui ont été mis à mal depuis quelque temps ! Le dernier album et son virage "jazz, jazz-rock voire ambiance à la Kenny G." m'avait plus que refroidi, même si l'on retrouvait JPB tel qu'en lui même sur le dernier titre "exil". Je n'attendais pas beaucoup de sa prestation live au festival de Corbigny, mais alors là j'avais été complètement dégoûté par tant d'inconsistance. Mis à part le fait que programmer JPB après Minimum Vital n'était pour le moins pas judicieux et ne pouvais que le désavantager, que penser de ces "démos" que nous avait donné à entendre JPB ce soir là. Seul avec sa guitare, programmant ses séquenceurs et autres machines en direct, il fallait se pincer pour ne pas s'endormir : c'était tout bonnement soporifique ! Quant au fait que JPB se doublait parfois lui même, ce qui donnait l'impression qu'il s'agissait d'une bande enregistrée, c'était d'un très mauvais effet et avait laissé plus d'un spectateur pantois! Les titres inédits joués ce soir là m'avaient paru particulièrement inconsistants. Enfin, la timidité du personnage ne permettait pas de s'accrocher à l'aspect visuel d'autant plus qu'il jouait assis et qu'il ne donnait pas particulièrement l'impression de prendre son pied ! La sortie sur CD du PROG'LIVE avec 4 titres de la "prestation" de JPB permettait de réécouter avec plus de distance l'événement. Et là, comme par magie, cela passait bien mieux, même si ce n'était pas encore génial. La production (justement JPB aux manettes lors de l'enregistrement et du mixage) devait y être pour beaucoup.

Et bien, l'ami Boffo a visiblement planché plus d'une nuit sur ces "squelettes" de morceau car le résultat est confondant ! Au titre des bonnes surprises, le fait d'avoir intégré des vocalises féminines sur 3 morceaux (Caroline Crozat et Sabrina Fischer), conservé le fabuleux batteur qu'est Hervé Rouyer, d'intégrer de la flûte (Nicolas Pourkat) sur 4 titres, limité le saxophone soprano de Gérard Delesse à 3 morceaux (un des défauts majeurs d"Offrande", ce saxo par trop prolifique...) et enfin de nous proposer sur le dernier titre "adios" un symphonisme altier que l'on croyait abandonné par JPB depuis "Rituel" !

En fait, cet album propose une espèce de "rétrospective" de tout ce qu'a fait JPB depuis son 1er album solo avec en plus des nouveautés qui augurent fort bien de l'avenir. Morceaux acoustiques à la "Jeux de Nains" ("opened door", "illusions", "promesse", "vol d'oiseau" - ceux -ci étant par ailleurs les moins réussis de l'album à mon goût), titres plus enlevés à la "Carillons" ("adios" déjà cité), échos ethniques à la "Nomades" ("joyful", "wakan tanka",...). Il reste quelques points noirs comme notamment cette propension à utiliser des séquenceurs (un comble lorsqu'on a un tel batteur) qui montre bien que la genèse des morceaux se fait d'une manière totalement solitaire chez Boffo ou cette (mauvaise) habitude de truffer ses albums de morceaux à la guitare acoustique légèrement soporifiques... Heureusement, il connaît ses limites et ceux-ci sont toujours fort courts. Enfin, sur 70 minutes l'attention se relâche un peu et c'est dommage car le meilleur est pour la fin (même défaut que pour "Offrande" !). En bref, un bien bel album pour découvrir les nombreuses facettes de l'ami gratteux (ceci dit à quant cet album symphonique qu'il nous promet depuis des lustres ???).

Renaud Oualid




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