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Sylvan : Leaving Backstage (2008 - 2 cd - parue dans le Koid9 n°66)

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direct vers Leaving Backstage

Le cinquième album de Sylvan et le plus ambitieux semble avoir été celui de la révélation. Il était donc normal que le groupe, qui aime jouer en concert, fasse une production de grande qualité et enregistre le tout pour en faire un DVD. Le groupe fête en même temps dix années de carrière discographique.

En fait, il y a deux sorties parallèles :

- le DVD, qui contient la version live de "Posthumous silence" et, parmi les bonus, la longue suite de près de 19 minutes "artificial paradise", enregistrée lors du même concert.

- le double-CD live, intitulé "Leaving backstage", sur lequel on retrouve par contre l'intégralité des morceaux, soit environ 2 heures et demie de concert, c'est-à-dire plus de 50 minutes de musique supplémentaire.

Le filmage du concert est de très bonne qualité, à l'instar du spectacle mis en place, vraiment riche en jeux de lumières, sans parler des projections derrière les musiciens. Sylvan a fait venir la violoncelliste qui joue sur l'album ainsi que trois choristes féminines.

Le groupe venait de perdre son guitariste, Kay Söhl, et l'a remplacé par Jan Petersen, qui est devenu depuis un membre permanent, plus le guitariste de session Guido Bungenstock. Curieusement c'est ce dernier qui prend en charge la grande majorité des parties solistes et il est particulièrement brillant, un excellent technicien qui offre au public des parties de guitare fluides et hautement mélodiques, qui rappellent à la fois Steve Rothery et David Gilmour, avec une aisance manifeste et ce qu'il faut d'émotion ! Bien dommage que ce ne soit pas lui qui ait pris le poste ! Petersen quant à lui semble plus axé metal, et c'est lors des passages les plus agressifs du groupe qu'on le remarque davantage.

Le point de mire est probablement le chanteur charismatique Marco Glühmann. J'avoue ne pas trop aimer sa façon de chanter un peu gutturale et souvent contrainte (on remarque plus ou moins un accent allemand), ni ses lignes vocales lorsque celles-ci deviennent dramatiques ou agressives. Dans ce cas, il s'agit parfois de texte parlé plus que chanté. Il me semble que chez Sylvan, la théâtralité a tendance à l'emporter sur la mélodie un peu trop souvent. Ceci dit, force est de reconnaître qu'il possède une bonne présence sur scène. Sur les parties douces et mélancoliques, il me semble un peu plus convaincant – ou tout simplement lorsque les mélodies sont vraiment fortes.

L'album est joué dans l'ordre (plus de 73 minutes). Le montage est agréable à suivre, avec des changements de plan pas trop rapides, des zooms bien répartis sur les musiciens, notamment pendant les parties solistes, et le filmage à distance donne une bonne idée de l'ensemble du spectacle vu par les spectateurs.

Le son (Dolby 5.1 ou stéréo au choix) est impeccable (du moins en stéréo). OK, Volker Söhl affectionne particulièrement des sonorités de claviers assez froides (mais souvent belles), et n'est pas toujours mixé assez en avant à mon goût, mais chaque musicien est clairement audible. On entend pourtant la foule de temps en temps (même parfois au milieu d'un morceau), ce qui permet de restituer correctement l'ambiance du concert au lieu de produire une impression de "live en studio".

La scène convient particulièrement bien à cet album concept varié, qui doit plus ou moins à Marillion, un peu à Pink Floyd, voire à Porcupine Tree, tout en possédant une coloration assez froide typiquement allemande, et quelques éléments plus typés hard rock, un goût pour les rythmes hachés. Les sections sombres, voire menaçantes ("forgotten virtue" par exemple), où il n'y a guère de mélodie forte, passent mieux avec le spectacle.

Côté bonus, il y en a pas mal : on a le morceau-titre du troisième album, "artificial paradise" (18:54), une belle suite (mis à part la section centrale trop menaçante à mon goût) ; des interviews intéressantes (en allemand sous-titrées uniquement en anglais) ; et deux films d'une quinzaine de minutes chacun, sur l'enregistrement de "Posthumous silence" et la préparation du concert, tout cela fort bien fait et avec une touche d'humour assez bienvenue. Là, par contre, les parties où les musiciens parlent ne sont pas sous-titrées mais il y en a peu. J'allais oublier : il y aussi un diaporama et un petit bêtisier. Il y a un commentaire audio, mais en allemand. Par contre, on peut suivre tous les textes en sous-titre, en anglais.


Leaving Backstage
(double CD live)


Côté double album, on retrouve sur le second CD une sélection des précédents albums (sauf "Deliverance") et de "Presets". A part "artificial paradise", il s'agit de pièces de taille moyenne, de 7 à 9 minutes essentiellement, interprétées avec beaucoup de professionnalisme et de brio. Peut-être que tout cela manque un peu d'improvisation mais il semble que ce ne soit pas la tasse de thé du quintet allemand, comme pour beaucoup de groupes du genre, après tout. Curieusement, c'est une pièce plus courte qui a retenu particulièrement mon attention : la ballade mélancolique "when the leaves fall down" (de "Presets"), au final assez classique en crescendo dramatique, émouvante.

Nul doute que les amoureux de Sylvan doivent se procurer les deux produits. Il est néanmoins bien dommage que tout le concert ne figure pas sur le DVD. La sortie de ces deux formats est prévue pour la mi-juillet.

Il est possible d'acheter le DVD et le double-CD ensemble avec une réduction directement auprès du groupe (www.sylvan.de) ou sur www.progrockrecords.com.

Marc Moingeon




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