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Derrière cette pochette étrange qu’on croirait tout droit sortie du dernier Land’s End (tiens tiens…) se cache, non un groupe, mais en fait un seul homme : Pedro Castillo, le leader du groupe vénézuélien Tempano, bien connu des aficionados progressifs. Cela fait un quart de siècle que notre homme officie de main de maître dans le monde musical. Ce n’est d’ailleurs pas son premier opus solo puisqu’il a commencé sur cette voie là il y a dix ans déjà ! La musique proposée sur ce nouvel opus est très différente de son groupe natal. Très électronique (trop à mon goût d’ailleurs), elle reflète les aspirations « new-age » de son auteur. Plusieurs styles cohabitent cependant derrière cette façade : du rock progressif bien sûr, hautement symphonique style Floyd, de la pop atmosphérique avec chant éthéré à la No Man (le superbe titre "water"), du trip-hop (Massive Attack) et même du rock expérimental à la Radiohead. Sans parler de ces accents gabrieliens sur le titre "Palestine". Le plus gros reproche que je peux faire, hormis le côté électronique trop prononcé, c’est surtout les boîtes à rythmes qui sont trop présentes. Un album à découvrir bien sûr mais avec prudence tant il est différent de ce que l’on peut attendre si l’on connaît un tant soit peu Tempano.

Renaud Oualid