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Décrire la musique de ce groupe franco-anglais relève de l?épreuve de force. C?est en tout cas une superbe découverte de la part de Musea qui ne nous avait pas gâté depuis bien longtemps dans ce rôle de défricheur de nouveaux talents. "Zealotry sterblichen schizophrenia" est un concept album dont l?ambition hyper risquée est de traiter de la chose horrible que furent les déportations durant la seconde guerre mondiale. Dès le premier morceau introductif de moins de deux minutes, tout est pratiquement dit : mélancolie mêlée à la violence sur fond d?instrumentation de musique classique contemporaine. Le second titre nous ramène plus en terrain connu : du rock progressif façon néo prog des 80?s avec un coté cold wave dépressif parfaitement exécuté. Des cassures rythmiques, des sampling bien dosés, une guitare très "crimsonnienne" période 80?s, des climats atmosphériques à faire glacer le sang, un violon, une flûte, une voix triste, une inspiration proche des compositeurs classiques contemporains du début du 20e siècle. Bref, les ingrédients sont réunis pour créer une véritable musique progressive sans concession. Vous en connaissez beaucoup des musiques progressives joyeuses ? Durant le reste du temps consacré à l?écoute, l?auditeur passera constamment d?un style à l?autre, d?un format épique de 14 minutes à l?interlude instrumentale atmosphérique d?une minute. Mais le plus étonnant est cette constance à faire dans le mélodique et ceci avec une parfaite maîtrise instrumentale. Ainsi, Seamus prouve qu?il est possible de faire à la fois dans le "sombre compliqué" et l?"intensément beau". En tout cas, personne ne peut sortir indemne de cet opus hors du commun et complètement atypique.
Patrick Robinet
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