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Oyez ! Oyez ! Inconditionnels du grand Kansas, surtout ne loupez pas ce disque testament de l'ultime groupe de Kerry Livgren avant la formation du Kansas que nous connaissons. Il couvre la période allant de 1971 au début de 1973 et se divise en 3 parties.
La première datant de 1971 correspond aux 3 premiers morceaux de l'album, enregistrés dans des conditions studio, mais dans un lieu inattendu : une caverne au nord de Kansas City (le son est néanmoins de bonne qualité). Outre Kerry Livgren à la guitare (et au piano sur l'intro de "nactolos"), ce groupe comprend Lynn Meredith (chant), John Bolton (saxophone électrique et flûte), Don Montre (piano, flûte, alto sax), Dan Wright (claviers), Rod Mikinski (basse), la batterie étant assurée par Zeke Low (1971). La deuxième comporte 4 morceaux studio de 1972 (tracks 4 à 7 inclus), avec un seul changement au sein du groupe : Brad Schultz remplaçant Zeke Low à la batterie. La dernière (tracks 8 et 9) représente un témoignage live de la première période avec Zeke Low à la batterie. Au total, 79 minutes et 9 morceaux (tous écrits par Kerry Livgren) qui nous replongent dans la magie des sixties et seventies.
Maintenant venons en à l'essentiel : le contenu musical, riche et varié. Le CD commence par un duo flûte-clavier reposant, qui nous replonge directement dans le passé, puis s'accélère avec l'arrivée de la section rythmique et du chant excellent (pas tu tout caverneux !). L'arrivée du saxo donne une coloration fin années 60 et fait penser entre autres à Chicago. Durant ces 3 premiers morceaux, la musique riche et variée laisse la place à de nombreux passages instrumentaux avec même des séquences psyché à la Pink Floyd. Kerry Livgren reconnaît des influences multiples comme Don Ellis, Soft Machine et Zappa, le tout mixé avec Procol Harum, le King Crimson du début, Touch, Van Der Graaf Generator et ses études classiques
Le quatrième morceaux ("belexes") débute la seconde partie et dénote un réel changement de style. En effet la musique est plus puissante et rappelle le grand Deep Purple, notamment au niveau de l'utilisation de lorgue Hammond. C'est d'après moi le morceau le plus rapide de l'album; on sent déjà l'esprit Kansas (le violon en moins), "belexes" figurant d'ailleurs sur le premier album (éponyme) de Kansas. Les 3 morceaux suivants de cette deuxième partie sont de nature plus calme, avec des passages planants faisant penser au tout début du Floyd, à l'exception du dernier qui compte une seconde partie plus rapide (le guitariste et le batteur se lâchent d'avantage); on revient dans le style Kansas, le morceau "incomudro" est d'ailleurs repris presque inchangé sur l'album "Songs for America". Le morceau "total nemesis" (presque 14 minutes) est le meilleur de l'album, mêlant la musique heavy de Deep Purple au psyché des Pink Floyd ; selon le livret, c'est le plus typique de la musique que le groupe jouait à cette époque, avec un goût prononcé pour les improvisations et les solos.
Dans la partie live (15 minutes environ), le son est moins bon. "Cyclopy" est un extrait d'une pièce plus longue, qui dévoile leur goût pour les improvisations jazzy. Sur le morceau "skont", il faut noter un solo d'orgue de Dan Wright, qui avait branché une pédale wah-wah sur l'orgue Hammond.
Après moult écoutes, je m’étonne que ces enregistrements soient restés au placard si longtemps…
Jean Brianza
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