Le magazine

koid9 magazine

News letter


Votre adresse E-mail



Recevez par mail le sommaire du prochaine numéro.

Pink Floyd : Pulse (2006 - 2 dvd - parue dans le Koid9 n°59)

(1195 mots dans ce texte )  -   lu : 907 Fois     Page Spéciale pour impression

PinkFloyd_Pulse_dvd.jpg

Ce DVD (double) aura vraiment été un peu comme le Serpent de Mer… ah, pour en parler, on en a parlé.. Et on ne compte plus les reports de sortie de EMI… Cela aura duré plus de 2 ans… Enfin, après avoir annoncé une date en septembre, il est finalement sorti fin juin… que se passe-t-il donc pour que le Floyd, toujours habituellement à la pointe de la technique, ait pris autant de temps pour ressortir cette vidéo ?

On avait annoncé des bonus par rapport à la VHS et effectivement il y en a pas mal. Mais le concert lui-même ? Cela fait quand même 12 ans aujourd'hui… En France, le Floyd jouait dans de grands espaces ouverts, là c'est un concert à Earl's Court à Londres, 20 000 places mais en intérieur. Petit rappel pour certains : le concert n'est pas le même que celui figurant sur le magnifique double CD sorti en 1995, intitulé lui-aussi "Pulse", ce qui est d'autant plus honorable pour le groupe. Non, sur la vidéo, on a cette fois une version intégrale de "Dark side of the moon"… et donc certains morceaux joués sur le reste de la tournée ont sauté. Pas de "a great day for freedom", d' "astronomy dominé" ni de "hey you", hélas…

Mais ceci étant dit, il s'agit d'un excellent concert, bien supérieur au plutôt mollasson "The delicate sound of thunder". Mason, Gilmour et Wright sont secondés par une équipe impeccables : le fidèle Gary Wallis aux percussions, Guy Pratt à la basse, le vétéran Tim Renwick à la guitare, ce bon vieux Dick Parry au saxo et le jeune Jon Carin, un fan absolu du Floyd, claviériste, guitariste et chanteur plus que valable. Et puis il y a les choristes Sam Brown, Claudia Fontaine et Durga McBroom, qui ne seront pas de trop pour reproduire le solo vocal fait par la seule Clare Torry en 1973 sur "a great gig in the sky" (celui de ce DVD n'est toujours pas aussi bon d'ailleurs).

Et tout ce petit monde s'entend très bien et tourne comme une horloge suisse. Chacun a l'occasion de briller (notamment Tim Renwick et puis Guy Pratt à qui on fait chanter "run like hell"), les trois Floyd n'étant pas des mégalomanes.

Les morceaux de "The division bell" prennent une dimension un peu plus dynamique, ceux de "Momentary lapse of reason" aussi… "Sorrow" est énorme, "high hopes" émouvant, "keep talking" est l'occasion d'une improvisation de Gilmour à la "talk box", "another brick in the wall" est rallongé par des impros de Gilmour et Renwick (comme en 87). Néanmoins, on aurait pu se passer des hits tels que "take me back" et surtout "learning to fly". On aurait préféré "wearing the inside out" de Wright, par exemple. Pour les inconditionnels, je dirais que l'énorme solo à la fin de "comfortably numb" est supérieur, en émotion, à celui du CD. On a quand même ici près de trois heures de concert, sans les bonus.

Et le light show… que dire de plus ? En DVD, avec un transfert soigné comme on pouvait s'y attendre et malgré le fait que les caméras numériques haute définition n'étaient pas encore disponibles, c'est un ravissement total, la quasi-perfection, bon goût, montage précis (remanié), des plans suffisamment longs pour pouvoir apprécier la scène, le jeu des musiciens et le light show, et même la salle, vue de différents endroits. Les lumières du Floyd, c'est une véritable cathédrale aux nuances infinies, formant rosaces et figures géométriques en relief, des rayons lasers par dizaines perçant l'espace en toutes directions, une espèce de chaos organisé d'une manière infaillible, le summum de ce qui s'est jamais fait dans le genre… Inégalé. Avec en plus, le délire des nombreux films, nouveaux et parfois plus anciens, projetés durant une bonne partie du concert sur le grand écran circulaire.

Au niveau du son, trois formats sont dispo… Rien que la qualité et la pêche du mixage stéréo (pourtant parfois négligé aujourd'hui !) donnent une idée de ce que peuvent donner les mixages 5.1 qui sont en deux versions, l'une en haute définition.

Les bonus : Déjà, on a les vidéos de "learning to fly" et "take it back". Pas "high hopes" mais on l'a sur les projections d'écran ; heureusement car elle était très belle.

Le super cadeau, surtout pour nous Français, c'est la partie "bootlegging the bootleggers", réalisée à partir de plusieurs prises de vue pirates repiquées par le groupe ! Et l'ensemble est très honorable… On arrive ici à 25 minutes de concert en plus, avec deux morceaux qui ne figurent pas sur la performance d'Earl's Court et dont une partie vient des deux shows de Chantilly (on trouve "what do you want from me", "on the turning away", "poles apart" et "marooned", mais toujours pas " a great day for freedom" hélas !!).

Autre petit bijou : des montages reprenant l'intégralité des films projetés sur l'écran géant lors des concerts, y compris des versions rares, le tout avec le son des morceaux en live, évidemment ! Dommage évidemment que les morceaux soient coupés dès que le film s'arrête…

On a aussi la performance acoustique de "wish you were here" jouée par les trois musiciens avec Billy Corgan à la guitare (des Smashing Pumpkins, un grand fan du groupe !) lors de leur intronisation au Rock'n'Roll Hall Of Fame en 1997.

Par contre le petit reportage sur les roadies lors de la tournée, "Goodbye to life as we know it", est assez rébarbatif, sans aucun commentaire, plutôt décousu et d'autres groupes ont déjà fait nettement mieux dans le genre. Les reproductions des pochettes de certains albums, oui, pourquoi pas, mais bon… La galerie de photos de 5 mn sur fond de bruitages de nature est gentillette (pas assez grosses, les photos !), et les menus avec une espèce de musique "ambient" à base de synthés sont quant à eux très esthétiques. Par contre, il aurait été naturel et vraiment bienvenu d'ajouter des interviews récentes (ou pas) des membres du Floyd, ce qui est si rare et aurait été d'autant plus intéressant… Décidément Gilmour & Co ne veulent vraiment pas jouer les hommes publics…

Côté packaging, les deux DVD sont logés partiellement superposés dans un simple digipack à l'illustration toujours aussi étonnante avec un élégant livret faisant seulement huit pages. A ce niveau, on aurait pu s'attendre à quelque chose de nettement plus luxueux, quand on pense à ce que Pink Floyd a pu sortir à l'ère du CD depuis 1995. Pas si mal, évidemment mais on a déjà vu mieux, ne serait-ce que chez InsideOut. Un comble, de ce côté-là… EMI a encore dû lésiner.

Malgré ces quelques petits pinaillages, c'est un très bel objet et la qualité visuelle, sonore et les bonus le rendent indispensable, même pour ceux qui possèdent déjà la cassette VHS.

Marc Moingeon





Retour à la sous-rubrique :

Autres publications de la sous-rubrique :

Temps : 0.0468 seconde(s)