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Osada Vida : Three Seats Behind A Triangle (2007 - cd - parue dans le Koid9 n°63)

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"- Mon ange, tu sais où est l'aspirine ?

- Comme d'hab ; dans le tiroir de la cuisine. Pourquoi ?

- J'ai mal au crâne. C'est ce disque là. Osada Vida.

- Quoi ?"

Osada Vida. Du nom d'un village du Bénin dont les habitants - on cite - "vivent en osmose avec les pythons qui les protègent". Mais c'est avant tout un groupe polonais qui vient d'enregistrer son quatrième album et qui ne donne certes pas dans la facilité ! Au départ, comme souvent, deux potes, Lukasz Lisiak (Bass, Vocal) et Adam Podzimski (Drums) veulent faire de la musique dont "la seule limite serait" proclament-ils, "de ne pas en avoir."

Bien dit et c'est exactement ce qu'il feront sur cet opus nommé "Three seats behind a triangle" une fois que deux autres camarades de jeu, Bartek Bereska (Guitars) et Rafal Paluszek (Keyboards) les auront rejoints. Chose curieuse, la musique foutrement ambitieuse proposée ici semble tout droit sortie de l'imaginaire de ces deux musiciens là puisque claviers et guitares se taillent la part du lion durant une petite heure qui demande une attention de tous les instants ! Pas une seule mélodie évidente. Dur. A peine croit-on en tenir une qu'elle cède sa place à tout autre chose, en une terrible pièce montée digne des plus belles (ou des pires, c'est selon) heures d'Emerson Lake and Palmer, seule référence qui vienne tout de suite à l'esprit. Car c'est sûr, ce "métallo-prog-jazzo" band ne ressemble à rien qu'on ait pu recenser jusqu'alors. Hormis ELP, on peut penser - mais très fugitivement ! - à After Crying, Frank Zappa, Al Di Meola, Porcupine Tree - quand ça chante, parfois - ou encore UK quand ce n'est pas - oups ! - Iron Butterfly ! (à cause des vieilles sonorités sympas d'orgue et de claviers utilisés) Mélangez tout ça ensemble et voilà tout de même un pudding rude à digérer à notre goût.

Notez bien que les quatre musiciens sont à leur aise. Le clavier est original sans être trop envahissant ; le guitariste au dessus de la moyenne dans un registre souvent heavy mais sans jamais verser dans la caricature hardeuse ; le batteur est très appliqué. Il faut être bon pour jouer cette musique là, souvent agressive et sans arrêt évolutive. Plusieurs écoutes vous rendent certes les morceaux de ce concept album (être le maître de sa destiné, vaste programme) plus familiers. Mais malgré un final un poil plus accessible ("boiling point" ; "bitterly disappointed", malgré quelques rares passages acoustiques (et assonants), ces "trois sièges derrière un triangle" sont d'une redoutable exigence qui ravira les cérébraux et flanquera la migraine aux affectifs.

"Mon ange ! Y'a plus d'Upsa !"

Jean-Marie Lanoë




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