Mad Crayon : Diamanti (1999 - cd - parue dans le Koid9 n°31)

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Voici l’exemple type du disque que personne (ou tout du moins pas grand monde) n’attendait et qui fait figure de très bonne surprise dès la première écoute. En effet, qui se souvient d’ "Ultimo mirragio" (Cygnus Records), le premier album des italiens (développant un style néo-progressif déjà bien généreux), sortis dans nos contrées en 1994, et aujourd’hui quasiment introuvable ? Ce nouvel opus se doit de marquer davantage les mémoires, car il présente d’indéniables qualités tout à fait à même de le placer dans les favoris du moment, rien que ça !

Mais étudions quelque peu le contenu de cette délicieuse galette. Pas de doutes possibles, dès les premières mesures de "la ballata dell’uomo nudo", c’est du pur jus rital ! (Certes, le titre nous mettait lui aussi quelque peu sur la voie !) Cette première plage speed et entraînante développe une mélodie typiquement italienne (on pense au dernier opus en date de Malibran) servie à la sauce néo-symphonique. Belle entrée en la matière, sautillante et rafraîchissante, même si le meilleur reste à venir (tiens, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai soudainement une folle envie de spaghettis bolognaise ! Il doit y avoir un message subliminal dans cette chronique…). Le deuxième titre ("deserti") illustre quant à lui tout le fondement du disque, à savoir une inspiration Génésisienne bien marquée : l’intro de ce nouveau morceau nous emmène d’entrée de jeu dans l’univers onirique du Genesis du début de l’ère Collins (le commencement de la fin ? Ca commençait bien pourtant non ?). Tout y est, ou presque : des mélopées de guitare acoustique à la voix d’Alessandro Di Benedetti (Ex pizzaïolo de son état), copie conforme de celle du petit Phil (A cette époque, le monsieur était tellement respectable que personne n’aurait osé le qualifier de "nain de Jardin" ! Robert Hue, je ne dis pas…). Tiens, au fait, ça ne vous rappelle rien tout ce que je raconte là ? Il n’y a pas si longtemps, d’autres tenaient des propos similaires au sujet d’un certain Camera Astralis ! Et bien figurez-vous que notre "Crayon fou" n’a rien à envier dans le genre à ses compatriotes qui ont récemment fait la quasi-unanimité auprès du public progressif : même talent, même savoir-faire, avec pour le groupe qui nous intéresse une touche d’originalité et de pêche en sus. Laissez vous donc convaincre par le somptueux "l’allegra brigata", LE clou du spectacle, qui du haut de ses 12 minutes maîtrisées de bout en bout nous offre une superbe fresque tout en finesse qui fera vibrer les nostalgiques en mal de "supper’s ready". Absolument magique ! (Aïe ! Ca y est, voilà que je m ‘emballe à nouveau ! Le docteur Prevost m’avait pourtant prévenu, les extases non-maîtrisées, c’est très mauvais pour la santé du chroniqueur ! Bon alors, ça vient ce plat de spaghettis ? ? !). Non, trêve de plaisanterie, je n’exagère rien ! C’est vrai quoi à la fin, que dire alors de "pioggia di fiori", cette superbe ballade acoustique saupoudrée de parmesan ? Hé ben oui ! Du tout bon, ou plus exactement "al dente", comme je vous l’avais dit ! (Il paraît que dans la vraie recette des spaghettis bolognaise, on mélange du foie de poulet haché avec la viande de bœuf ! Véridique ! J’ai lu ça dans "la cuisine italienne", édition "gründ" !). Mais l’influence du vieux Genesis ne prédomine pas totalement au travers de cette œuvre délicate et ambitieuse : On retrouvera même celle du IQ des débuts de-ci de-là, surtout avec "principe delle maree" et son style purement eighties (rythmique épurée au maximum, clavier néo, huile d’olive et concentré de tomate…). Une vraie réussite donc (à savourer accompagné d’un p’tit chianti de derrière les fagots !), sur laquelle il valait bien la peine de s’attarder. Un des tous meilleurs disques de progressif italien de ces derniers mois, pour ne pas dire disque de progressif tout court ! Alors à table ! Yipeeeh ! Une orgie de pâtes, une vraie ! ! ! A tout hasard, vous n’auriez pas une pincée de basilic frais haché, voir même une mini-dose d’origan ? (note du syndicat des chroniqueurs lésés : "C’est d’pire en pire chez KOID’9 ! Entre celui-ci qui hallucine sur Barilla & co et l’autre zig de Perrot qui trip dur sur le chocolat et le pain beurré, on se demande bien ce que leur rédac-chef leur donne à bouffer à ces mecs là ! A mon avis y’a d’la mutinerie dans l’air !").

Philippe Vallin






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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