Fabio Mancini : Secret World (2008 - cd - parue dans le Koid9 n°65)

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Déjà un nouvel album solo pour le clavier de The Watch dont je vous en avais présenté le dernier "The solitaire voyager".

Enregistré en juillet 2007 il propose 11 morceaux pour une quarantaine de minutes.

Le titre de l'album ne me semble pas innocent car si le poids d'un premier album amène souvent son lot d'obligations ou de figures imposées et bien souvent une absence de "lâcher prise", Fabio ici se livre davantage, se préoccupant moins de ce qu'on pourrait reprocher à son travail, l'album précédent ayant aussi parfois un côté "carte de visite".

C'est "looking for something" qui nous invite dans le monde secret et je retrouve immédiatement ce jeu virtuose et surtout "respirant" qui m'avait tant séduit.

Fabio est à la fois délicat dans son toucher mais peut se montrer agressif sur les touches lorqu'il veut qu'une émotion s'impose, c'est évident sur "tramento di sabbia".

Mais tout au long de ce disque, c'est une réelle personnalité qui se fait jour. Autant on retrouvait beaucoup de références sur l'album précédent, là point tout au long, le témoignage d'un vécu propre, d'une construction musicale, et surtout d'un rendu personnel.

Fabio fait parti des grands instrumentistes, mais surtout, il n'en fait jamais trop, mais ne se prive d'aucune note nécessaire à l'ensemble ; il est d'autant plus séduisant qu'il fait très souvent mouche quelque soit le genre auquel il se frotte, voire même en les mélangeant tel "down the street", d'obédience classique mais avec pas mal d'irrévérence, tel un Mozart se moquant de Salieri

En cela la construction de cet album ressemble au précédent, à savoir que Fabio propose un panel de ce qu'il aime, de ce qui l'a aussi construit ; "Bartok" cotoie le mélodique plus conventionnel, également des compos plus rock ou prog ("out of a dream" et "spectral night") et parfois un saupoudrage d'humour de ci et de là.

Les thèmes sont très variés et leurs moyens formats en font un réel atout pour vite rebondir de l'un à l'autre. Excitation, grandiloquence ou préciosité habitent ses morceaux tel l'incroyable "rock toccata" (qui n'est celui-là en rien rock) plein de vie et d'énergie.

Plus personnel, plus ouvert, c'est encore une fois un chef-d'œuvre de subtilité et d'émotions, personnellement je suis tombé amoureux de presque tous les thèmes. De plus, à la différence d'un Rick Wakeman dont les 4/5ème de sa discographie sont "limites", Fabio ne s'autorise aucun synthé, ordinateur ou autre, seuls ses doigts et son piano.

Intérêt non négligeable de ses compositions celles-ci sont le plus souvent enlevées et donc on ne s'y ennuie jamais, ce qui pourrait être le risque sur ce genre d'album.

Le tout véhicule une joie de vivre, un optimisme assez communicatif et sans hésitation il a fait parti de mon top 10 de l'année 2007.

ATTENTION CHEF D'ŒUVRE !!!!

Bruno Cassan






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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