Le Orme : Live In Pennsylvania (2008 - 2 cd / 1 dvd - parue dans le Koid9 n°67)

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Enfin voici l'objet si longtemps annoncé sur le site officiel du groupe, un coffret comprenant un DVD avec livret et 2 CDs du concert "Live in Pennsylvania" enregistré live au Nearfest festival en 2005. J'aurais nettement préféré que Le Orme nous restitue un concert enregistré à la maison (in Italia) tout comme l'a fait PFM sur la très belle place d'Il Campo à Sienne. Dans un festival, il y a toujours une partie du public moins réceptive car venue pour d'autres groupes. Sans compter un temps de passage réduit. Enfin, il y a le côté financier qui me fait comprendre ce choix.

Tout commence par une belle suite d'accords, des sons de voix humaines surgissent de l'obscurité, rapidement soutenues par une rythmique de basse et roulements de fûts. Le groupe a choisi d'ouvrir le show avec quelques titres de leur dernier et excellent album "L'infinito".

Aldo Tagliapietra, tout de noir vêtu, est équipé d'une guitare double manche 12 et 4 cordes, sur son côté un Minimoog dernier modèle est relié à un pédalier de basse posé au pied de son micro chant, une image qui a marqué les fans de musique prog que nous sommes. Nous avons même droit à un sitar indien pour le titre "la ruota del cielo" ! Bon c'est vrai que ça ne bouge pas beaucoup, mais bon sang que c'est beau, c'est cool et pour un peu que vous compreniez les paroles simples, délicates et poétiques, le voyage est garanti. Dire qu'Aldo était destiné à reprendre l'entreprise de verrerie familiale à Murano en Vénitie, et voilà qu'il fête plus de quarante années de musique pour notre plus grand plaisir. Michi Dei Rossi, toujours fidèle au poste de batteur, est accompagné de Andrea Bassato, piano, claviers, violon, et de Michele Bon, orgue claviers et simulateur de guitare.

D'ailleurs, cette histoire de simulation, je ne trouve pas cela bien convainquant, ça ressemble à un guitariste qui n'utiliserait pas les notes aiguës de sa guitare. C'est absolument dommage de ne pas trouver un vrai joueur de 6 cordes, surtout que par le passé le groupe avait su s'entourer de très fins guitaristes.

Après "L'infinito", c'est au tour de l'album "Uomo di pezza" d'être visité, avec les titres "una dolcezza nuova", "gioco di bimba" et "la porta chiusa".

Une des meilleures intro écrites par le groupe, des thèmes de piano qui rappellent mille et une images du cinéma italien, avec "una dolcezza nuova" frissons garantis. Puis on enchaîne avec "cémento armato" de l'album "Collage" avec solo de violon. Les deux claviéristes assurent très bien sans pour autant me faire oublier Tony Pagliuca, le légendaire clavier de Le Orme.

La deuxième partie du concert – et donc le deuxième CD – est en fait l'intégrale de l'album phare, "Félona e sorona" agrémenté d'un solo de batterie qui vient casser maladroitement la trame de ce fantastique concept.

Une oeuvre d'une telle ampleur aurait nécessité un véritable light-show pour renforcer le côté cosmique de la composition. Les images d'une prédominance bleu foncé sont presque trop sombres ! Mais ce ne sont que quelques petites remarques qui n'enlèvent rien à la force et la beauté de cette musique grandiose qui se termine avec "era inverno" au final dantesque.

Bien-sûr on aurait aimé avoir encore "sguardo verso il cielo", "storia o leggenda", "contrappunti", et quelques titres du CD "Elementi". Ce sera certainement pour une prochaine fois, car Le Orme depuis 1966 est toujours là.

Jo Drogo






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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