Lag I Run : Sunlight Scars (2010 - cd - parue dans le Koid9 n°74)

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Voici du lourd, vous êtes prévenus  !!!

Cet album mastérisé à Hollywood ne fait pas dans la figuration et s'affirme comme une des meilleures réalisations de la sphère "hard mélodique".

Initié il y a à peu près trois ans ce projet est d'abord celui de Nay Windhead, guitariste et chanteur, qui en a quasiment tout élaboré, pochette et somptueux livret compris.

Nay, virtuose autodidacte, va d'abord rencontrer Sly (non pas Stallone, lol  !) un autre gratteux  ; au complet depuis un an avec l'adjonction des élus à la basse et à la batterie et quelques galères d'enregistrement plus tard, Lag i Run sort son bébé et propose un hard racé de haut vol entre Extreme, Pretty Maids et autres. Le niveau est époustouflant mais plus encore c'est l'originalité des compos qui fait sortir ce groupe du lot pléthorique du genre. Un peu comme quand on avait découvert "Operation mindcrime" de Queensrÿche on est saisi par un nouvel univers ne devant rien à personne. Bien sûr on peut toujours trouver des airs des Red Hot, de Devin Townsend (musique et voix), King's X, Platypus, mais on s'en fout car Lag i Run ne se répète pas, les treize pièces jouent avec de savants mélanges, n'empruntant quasi rien aux genres non mélodiques que sont le death, le doom et autres horreurs, c'est toujours généreux et raffiné, plein de trouvailles, de duels ou de mariages instrumentaux.

Un groupe qui devrait exploser sur le marché international. Pourquoi je dis ça  ? Oui j'ai gardé l'info pour que vous ne zappiez pas avant? Lag i Run est français messieurs dames, et les monstrueuses parties de basse parfois façon Stuart Hamm ou Doug Pimick sont dues à Fred Schneider, que nos lecteurs connaissent surtout dans Eclat  ; quant au batteur, il s'agit de Volodia Brice, celui-là même de Yang, de Spheric Universe Experience, etc? J'ai été surpris de le retrouver là, le pensant un peu éloigné de ses terrains de prédilections même si il fut un temps derrière les fûts des défunts Lord Of Mushrooms.

Impressionnant lui aussi, le ciment a bien pris entre tous, et c'est aussi probablement aux parcours musicaux de ces deux-là que cet album doit son originalité car le décrire comme "hard" ou "heavy" serait par trop réducteur. C'est avec délice que vous apprécierez les "buried skin", "ape me a man", "the ceiling is grey", "mascara" ou autres "first night for?", "inward sin", en fait toutes  ! (lol)

Cet album est surtout rempli de groove et ne s'adresse finalement et surtout pas qu'aux hardeux.

Ce crossover entre une énergie métalo-funk et des parties au mélodisme parfois progressif fait de "Sunlight scars" un album inévitable.

Nous sommes en juin, il sera difficile de le sortir de mon top 10 de l'année?

Ça fait du bien du sang neuf  !

PS  : Amis du sud-est, le groupe jouera lors du festival gratuit Roque & Rock le 28 août 2010 à la Roquebrussane (83).

Bruno Cassan






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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