Gotthard : Domino Effect (2007 - cd - parue dans le Koid9 n°62)

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Petite leçon de géographie : Le Mont Gothard est un massif montagneux rocheux situé dans la chaîne des Alpes en Suisse, à la frontière de quatre cantons suisses : le canton franco-germanophone du Valais, le canton italophone du Tessin, le canton germanophone d’Uri et le canton italo-rhéto-germanophone des Grisons. Il doit son nom à l’évêque d’Hildesheim, qui propagea la réforme clunisienne à travers le Saint-Empire. Pour désigner le Saint-Gothard il existe plusieurs dénominations : en Suisse romande, on parle souvent du Gotthard encore écrit Gothard ; au Tessin, on parle du Saint-Gothard (San Gottardo en italien) et en Suisse alémanique Saint-Gotthard (St. Gotthard). Le sommet du Saint-Gothard est situé à 2108 m.

Petite leçon de musique : Mon Gotthard (à moi) est une montagne du Rock, situé dans la chaîne des groupes suisses, à la frontière de quatre tendances musicales : le Hard-Rock à l’ancienne (Led Zeppelin, Whitesnake), le Rock FM (de la fin des années 80), le Rock’n’Roll et la Variété (machine à tube). Il doit son nom, bien sûr, à l’un des sommets de leur pays natal, qu’on pourrait traduire par "Dieu du Hard". Pour l’instant, il n’est pas encore un Saint, mais propage, avec un plaisir certain, dans le monde entier la bonne parole du Hard-Rock celui contenant de belles mélodies et des rythmes soutenus. Le sommet de sa carrière remonte aux albums "G." (1996) et "Defrosted" (1997 – avec le fameux Mont sur la pochette). Depuis cette période, Gotthard s’était laissé aller dans une certaine facilité en se penchant plus sur son versant Variétés. Puis, après son "Best of" (2004 – "One team, one spirit") en signe de testament de cette ère – voire errance, il a sorti un de ses meilleurs albums en 2005 ("Lipservice") qui lui permit dans la foulée (2006) d’éditer le CD/DVD live de référence ("Made in Switzerland", chroniqué dans le Koid’9 n°58) et qui sert de DVD étalon à tous les groupes qui souhaitent publier des images en public.

Un an après cet exploit, voici le nouveau Gotthard avec "Domino effect". Bien évidemment, il n’y a aucun rapport avec l’album "Domino theory" des frères Bolland (1981) sur lequel se trouvait le tube "in the army now" popularisé 4 ans plus tard par Status Quo. Non, nous avons affaire à 15 titres tous beaux, tous neufs. Et, comme pour bien montrer à quel point le Gotthard qu’on aimait en 1996 est revenu, la pochette ressemble à s’y tromper à celle de "G." ! Le message est on ne peut plus clair ! Finis les errements acoustico-variétoche, revoilà le bon gros hard rock qui fait mouche dès le premier titre "master of illusion". Steve Lee a toujours sa voix superbe qui, si elle est parfaitement identifiable, peut prendre de fausses allures de Robert Plant teintée de David Coverdale ("bad to the bone" et non pas "judgement day" comme on aurait pu légitimement s’y attendre). La guitare de Leo Leoni a repris du tranchant (écoutez ces intros de "domino effect", "heal me" ou encore de "now" pour vous en rendre compte) ! Marc Lynn donne avec sa basse à la plupart des compositions une pulsation grave bienvenue qui est bien rendue grâce à un mixage des plus précis. Hena Habegger a une frappe simple mais chaque coup de baguette se révèle d’une efficacité redoutable. Enfin, Freddy Scherer, avec ses claviers, enveloppe le tout d’effets sonores qui enrichissent ce Hard-Rock qui aurait pu rester plus basique sans lui.

Bien sûr, on n’échappe pas à quelques ballades mais d’une part elles sont placées après 3 titres forts permettant ainsi une saine respiration de l’album et d’autre part elles sont toutes les trois très différentes et mélodiquement belles à pleurer. Leo a aussi ressorti la talk-box ("come alive"), comme pour la version spéciale du single "anytime anywhere" (extrait de "Lipservice"). D’ailleurs, ceux qui avaient aimé cette chanson retrouveront le même style de composition avec "the oscar goes to you" (autre tube en puissance). Enfin, pour le single, la maison de disque a misé sur le titre plus calibré Rock-FM "the call".

Il est évident que si le mont Gothard n’est pas le sommet de la chaîne des Alpes, mon Gotthard représente le sommet des groupes suisses et se situe parmi les plus hauts de toutes les montagnes du Rock, tout simplement !

Gilles Masson

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Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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