Spaced Out : Live At The Crescendo (2008 - dvd - parue dans le Koid9 n°65)
C’est la troisième fois que je vous narre les aventures des petits canadiens de l’espace (cf. chronique du DVD 'live in 2000 dans le Koid’9 n° 57 d’avril 2006, page 44 et la chronique du CD tiré du festival Crescendo dans le n° 53 d’avril 2005, page 57). Sans parler de l’interview qu’ils avaient accordé au journal lors du même concert (narrée par Sébastien Blandineau et Serge Llorente dans le n° 59, d’octobre 2006, page 36) et la chronique de leur dernier CD "Unstable matter" dans le même numéro par Cyrille Delanlssays). Bref, ce ne devrait plus être de parfaits inconnus pour vous désormais ou alors vous achetez le fanzine pour vos vieux jours et c’est pas bien parce qu’il faut lire les articles et mince à quoi sert que Koid’9 y se décarcasse, hein ? Enregistré en France lors du fameux Festival Crescendo 2006, huitième du nom, ce DVD d’une durée de 91 minutes est intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord, il faut noter que c’était la première incursion européenne du groupe et on les sentait vraiment très contents. Tellement heureux que Antoine Fafard (basse, composition) a présenté le groupe pas moins de 4 fois ! L’humour dont il a fait preuve était aussi de bon aloi ("nous allons interpréter maintenant notre plus grand succès !", je ne sais pas si la blague a fait rire les festivaliers sandwich-frites-bière mais moi j’ai trouvé ça très marrant !) même s’il est très peu intervenu entre les morceaux. Au niveau technique, le DVD fait dans la simplicité (menu bof bof, le concert, les morceaux et les extras). Pas de 5.1, juste de la bonne stéréo des familles. Une image nickel chrome sauf dans les plans d’ensemble (heureusement plutôt rares) où l’image est étrangement floue et pour les plans du public plutôt sombres! Plusieurs caméras étaient de la fête et cela se voit (je dirai au moins 4 ; c’est L’embobineuse qui a filmé la prestation ainsi que tout le festival, cf. DVD édité par Crescendo). C’est d’ailleurs le leader du groupe qui a monté et mixé le concert. Musicalement, il me faut regretter amèrement que le groupe soit désormais un trio oeuvrant avec des bandes enregistrées des claviers en concert. Cette désagréable impression de "playback" ne m’a pas quitté de tout le concert, pourquoi ne pas engager de claviériste à plein temps ? Sinon, la prestation du groupe est conforme à ce que l’on connaît sur disque : monstrueuse de technicité et de puissance. Sur une trame en général tissée par la basse (et quelle basse : si vous voulez prendre des cours ou être complètement dégoûtés de l’instrument, visionnez ce DVD !), la guitare, tenue par Mark Tremblay, se permet des circonvolutions plutôt hard par moment, même si l’on reste indéniablement dans le registre du jazz-rock progressif teinté de fusion. Martin Maheux, co-fondateur du groupe tient la batterie avec maestria et c’est un véritable plaisir de le voir chouchouter ses fûts de la sorte (sa batterie est d’ailleurs plutôt dépouillée). Comme je le disais déjà lors de mes chroniques antérieures, le défaut de cette musique est d’être plutôt austère et froide, très (trop ?) technique et lassante sur la durée (enfin, c’est un avis perso, même si les festivaliers devaient penser comme moi vu comment leurs rangs s’étaient clairsemés à la fin du concert – tardif, il est vrai !). A réserver donc à ceux qui n’ont pu aller au festival en 2006, à ceux qui y étaient et veulent un souvenir et enfin, aux fans du groupe… Renaud Oualid |