Parallel Or 90 Degrees : The Time Capsule (1999 - cd - parue dans le Koid9 n°30)

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Déjà le troisième opus de ce sympathique et original groupe anglais oeuvrant dans un registre néo-progressif tendance psyché, souvent comparé à un Vulgar Unicorn qu'il surpasse pourtant à mon sens haut la main. Et ce n'est pas ce nou­veau disque qui me contredira tant son contenu s'avère encore plus abouti que celui de ses deux prédécesseurs. L'ombre du Pink Floyd le plus conceptuel plane constamment tout au long des 74 minutes de l'album dont le thème principal est comme son titre l'indique le "temps" ("the time is gone, the song is over, thought I'd something more to say...", ça vous rappelle quelque chose ?). Après le clin d'oeil de l'intro (sample de celle du monolithique "Dark side of the moon"), les références au roi du rock planant anglais abondent : utilisation de l'orgue Hammond façon early seventies, longs développements mélodiques sur tempo lent ("promise of life", "the time capsule"), passage résolument planants, voir psychés (les délires cosmiques d'Ozric Tentacles ne sont parfois pas bien loin). On pense également à Porcupine Tree sur des titres comme "the sea" ou l'excel­lent "unforgiving skies" qui commence à l'acoustique comme un "if" sorti tout droit d' "Atom heart mother" (rebelotte Pink Floyd). Le groupe nous offre également une superbe suite aventureuse de 22 minutes en 8 temps, bâtie autour d'un même thème mélodique, où les guitares et les claviers rivalisent de symphonisme (entre Sam Baine, Andy Tillison et Gareth Harwood, on ne sait plus trop qui fait quoi !!!). Cette dernière est régulièrement ponctuée de passages atmosphériques et planants, voir même parfois purement électroniques comme pendant les moments les plus transe du 2nd Vulgar Unicorn ou encore de "1997", disque du groupe hongrois sous LSD Korai Orom. Mais là n'est pas l'essentiel de cette suite variée et réussie dominée largement par un style purement néo-symphonique (quelle conclusion !). Quelques efforts de production restent encore cependant à faire (cer­taines sonorités ne sont pas mises suffisamment à leur avantage et l'ensemble manque souvent de contraste et de relief). A regretter également l'absence d'ins­truments acoustiques (tels que flûtes etc...) remplacés ici par des sons de syn­thèse aux consonances artificielles faisant défaut à la qualité de l'ensemble. Heureusement, le manque de moyens techniques (l'enregistrement et le mixage cor­rects d'un disque reste souvent le problème n01 de bon nombre de formations pro­gressives actuelles) ne prive pas ce sympathique groupe anglais de nous offrir une musique plaisante et inspirée, ce qui en soit n'est déjà pas si mal !

Philippe Vallin






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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