Overhead : And We're Not Here After All (2008 - cd - parue dans le Koid9 n°67)

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Il y a trois ans, on découvrait "Metaepitome", le second album de Overhead, condensé de bons riffs et de mélodies à terminaisons nerveuses. Forts de prestations qui soulevèrent l’enthousiasme à la convention ProgResiste puis au Festival Nuit Fantastique de Versailles en novembre dernier, nos cinq Finlandais brisent à nouveau la glace et nous envoient un lot serré de chansons enflammées.

L’ombre des grands flotte au dessus de ce disque. On retrouve des accointances de Dream Theater, mais pas trop, du Deep Purple et du Rainbow, du Marillion et du Pink Floyd et surtout du Overhead. Car dans cette musique qui entrechoque les espaces, le groupe trouve sa liberté de ton et le son qui va avec. Tarmo Simonen fait ainsi profiter de son expérience d’ingénieur du son en devenir pour qualifier sans repêchage le résultat en tête de pont. Ce goût immodéré pour la musique aventureuse mais propre sur elle se combine dès "a method to madness", morceau en deux volets qui fixe l’ambiance en partant du calme pour se rendre sur des versants plus chaotiques où la rythmique pète le feu derrière un chant à la limite du théâtral dans sa volonté de narration. Justement, la voix de Alex Keskitalo a pris de l’ampleur pour remplir l’espace et ne plus simplement illustrer les ambiances en mouvement de ses comparses ; il faut écouter la ballade « time to stay », déjà interprétée sur scène.

Si l’on met de côté la transition "the sun" et le moins détonnant "lost inside" (joli titre par ailleurs), la fin des opérations flotte au dessus du prog tel qu’on nous le vend actuellement. La combinaison matelassée sur "entropy", succession super groove qui laisse la guitare de Jaako Kettunen danser sur elle-même, honore un travail de sape que le final "a captain on the shore" achève de rendre lumineux et radieux avec l’appuie vocal de Petra Oksa.

Cet album généreux cadence moins de cinquante minutes chrono. Le bon timing selon nos amis qui ne perdent pas leur temps à tricoter d’improbables acrobaties musicales pour épater la galerie. Surtout, cela n’empêche pas le souffle général de prendre des airs de chevauchée avec un rien de mélancolie pour saupoudrer le tout. Si le mélange n’est pas rare, il reste assez précieux pour se retrouver en bonne place sur les podiums.

Cyrille Delanlssays






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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