Big Big Train Live at Cadogan Hall, le 29 septembre 2017

Date : mardi 13 février 2018 @ 20:53:25 :: Sujet : Concert

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Il m’en coûte d’avoir à écrire ce qui va suivre d’autant plus que je fais partie des credits/remerciements (avec l’ami Cyrille) du dernier album, The Second Brightest Star, dont pas un morceau n’aura été interprété, sûrement à cause du manque de temps entre sa sortie surprise et les trois concerts. Mais là n’est pas la question.

J’étais venu à Londres avec encore dans la tête le somptueux concert du Kings Place il y a deux ans. Une fête pour les oreilles et les yeux si bien mise en son par l’ingénieur attitré Rob Aubrey pour le grand retour sur scène de Big Big Train qui en avait été si longtemps absent. On sait que le succès est venu avec les arrivées pérennes de Longdon, Gregory, Manners, D'Virgilio. The Underfall Yard, les deux English Electric et Folklore ont installé BBT au pinacle de la prog et ils seront la tête d’affiche du prochain festival de Lorelei en Allemagne. Ultra mérité.

Aussi avait-on fait le voyage Le Mans - Londres hyper excité. Cadogan Hall, 900 places, est une drôle de salle. Il faut y grimper plusieurs étages avant de prendre place. C’est une ancienne église dévolue à la musique classique. Dans la salle, il y a du grand monde, dont Tony Banks de Genesis ou encore l’écrivain Jonathan Coe, juste à côté de nous.

C’est parti : La violoniste Rachel Hall est seule en scène ; c’est le thème de « Folklore » ; les cuivres enchaînent, tout le monde arrive sur scène sur fond d’applaudissements nourris ; on frémit, on ne pourrait pas être mieux ailleurs. Et puis, la batterie de Nick embraye et là, on sursaute. Elle couvre tout. On n’entend qu’elle. Les cuivres à peine, les autres pratiquement pas. Où sont les deux guitares, celles de Dave et de Rikard ? Où sont les claviers de Danny et Andy, où est la voix de David ? On ne s’attendait certes pas à ce son de garage ! « Brave Captain » est joué trop fort ; la finesse légendaire du jeu de Nick est totalement occultée par le bruit insupportable de ses toms. Durant cette éprouvante première partie du set, ça ira un peu mieux sur des tempos plus feutrés comme ceux de « Last Train » et surtout de l’acoustique (et merveilleux) « Meadowland ». Mais le long et complexe « A Mead Hall In Winter » sera lui aussi spolié par un son si pourri qu’au-dessus de nous, les corbeilles de la salle s’étaient vidées ! Il paraît qu’en haut, c’était pire encore ! J’aime autant vous dire qu’à l‘entracte, Facebook, Twitter et pas mal de gens sur place étaient en ébullition : « Un an que j’attendais cela, je viens de loin avec ma femme et tout ce que j’entends, c’est une batterie ! » Ou encore : « En 2017, aucune excuse d’avoir un son aussi pourri ». J’en avais les larmes aux yeux. Mon groupe préféré, au son si léché, trahi sur ses meilleures et propres plates-bandes ! A la « mi-temps », l’ingé son Rob Aubrey en a vu du monde arriver à son pupitre pour demander ce qui se passait !

Du coup, avant que ne débute le second acte, David Longdon s'est excusé publiquement. Sur scène, lui et les siens n’avaient certainement pas pu mesurer le « carnage ». Il a expliqué qu’ils n’avaient pas eu le temps de répéter dans la salle car ils n’étaient arrivés que le jour même. C’est vrai aussi que Cadogan Hall, très ouvert par le haut des deux côtés, est sûrement moins ad-hoc pour l’acoustique que ne l’était le cosy et feutré Kings Place. Ou que le Real World Studio où BBT avait une fois de plus répété. On a aussi une autre piste. Il ne nous a pas échappé que par rapport aux concerts d’il y a deux ans, Nick D'Virgilio étrennait une batterie beaucoup plus balèze avec deux grosses caisses au lieu d’une et que celle-ci reposait sur une estrade. Elle aura été mal domptée par les capteurs sonores…

Ça ira mieux ensuite même si ça restera loin d’être parfait. Toujours ces toms omniprésents…Mais « Swan Hunter », le fantastique - comme d’habitude - « East Coast Racer » au terme duquel Longdon dira en riant : « On la refait ? » ou le majestueux « Victorian Brickwork » viendront quelque peu cautériser mes plaies. Et c’est tous déguisés qu’ils finiront le set sur un « Wassail » explosif. Sûr qu’on a parlé beaucoup de tous ces soucis ensuite, après le concert, avec les musiciens qui étaient franchement désolés. Sûr aussi que je ne ferai plus l’erreur de me pointer le premier jour. On y essuie parfois les plâtres.

Ce qui m’a aussi foutu le seum’, c’est que certains potes présents le lendemain ou le surlendemain me diront que tout avait été réglé et que le concert avait été génial. Tant pis pour moi, tant mieux pour eux, tant mieux pour BBT. Rendez-vous en Allemagne en juillet prochain pour ma revanche.

Jean-Marie Lanoë

Set List Part 1 : Folklore Overture / Folklore / Brave Captain / Last Train / London Plane / Meadowland / A Mead Hall In Winter - Part 2 : Experimental Gentlemen (Part Two) / Swan Hunter / Judas Unrepentant / The Transit Of Venus Across The Sun / East Coast Racer / Telling The Bees / Victorian Brickwork - Encore : Wassail Overture / Wassail








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