Le magazine

koid9 magazine

News letter


Votre adresse E-mail



Recevez par mail le sommaire du prochaine numéro.

Magnum : Wings Of Heaven Live (2008 - cd - parue dans le Koid9 n°65)

(914 mots dans ce texte )  -   lu : 839 Fois     Page Spéciale pour impression

Magnum_WingsOfHeavenLive.jpg

L'action se déroule le mercredi 13 Février 2008 à Paris, au magasin de disques Joseph Gibert sur le boulevard Saint Michel. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est un disquaire qui a un rayon progressif à peu près acceptable. D'ailleurs, il suffirait de dire que c'est un disquaire qui a un rayon progressif, c'est déjà assez rare. J'étais à quatre pattes en train de fouiller parmi les caisses de CDs d'occasion qui jonchent le sol, tandis que le chef de rayon passait obligeamment en fond sonore et en avant-première le "Wings of heaven live" de Magnum.

J'étais donc motivé pour prendre tout mon temps, et j'ai dû rester une bonne heure dans le rayon, durant laquelle j'ai assisté à une dizaine de reprises à la scène suivante: un mec arrive, fouille un peu dans les bacs, s'arrête, se dirige vers le disquaire, lui demande "- c'est quoi qu'on écoute ?", "ah c'est Magnum, c'est vachement bien, il est où en rayon ?", "ah il n'est pas sorti, dommage, je l'aurais acheté !". J'ai même vu deux mecs qui ont tout de suite reconnu Magnum et qui furent également fort marris de ne point pouvoir repartir avec. Et les deux vieux rockers (de mon âge, quoi) de se remémorer avec nostalgie le bon vieux temps de "Wings of heaven", de l'âge d'or du hard FM au milieu des années 80. Ce dialogue, aussi rare que sympathique, m'a d'autant plus médusé que j'étais presque seul lors du récent concert parisien de Magnum au Trabendo le 15 Mai 2007. Je me demande si ces deux personnages étaient présents. Peut-être sommes-nous les 3 seuls fans français de Magnum survivants. Avec aussi Cousin Hub, mais lui n'aime pas "Wings of heaven".

Le héros de cette édifiante histoire est un double CD enregistré en Angleterre lors d'une mini-tournée de 7 dates en Novembre 2007. Le groupe jouait deux sets, avec en première partie (le premier CD) un best of du groupe comprenant quelques extraits du savoureux dernier album "Princess alice and the broken arrow" et en deuxième partie (le second CD, bravo) l'intégralité de l'album "Wings of heaven" à l'occasion du vingtième anniversaire de sa sortie, plus le traditionnel final "sacred hour". Je vous en parle d'autant plus volontiers que j'ai assisté au concert de Londres du 18 Novembre. Le CD est fidèle à ce que je vis ce soir-là, hormis "les morts dansants" qui fut joué mais ne figure curieusement pas sur le CD.

Je suis assez partagé sur cette nouvelle tendance qui consiste à annoncer qu'un vieil album sera joué en entier, dans le but évident d'attirer les vieux fans nostalgiques qui auraient décroché. Fish vient de nous faire le coup pour ses deux dernières tournées, et pour Magnum, c'est la seconde fois aussi, comme en témoigne l'excellent DVD "Living the dream" de 2005 qui contient l'intégralité de "On a storyteller's night". Cet album me semble d'ailleurs plus emblématique et consensuel pour le groupe que "Wings of heaven", qui s'est certes bien vendu mais qui est loin de faire l'unanimité parmi les fans.

Personnellement, j'ai toujours beaucoup aimé ce "Wings of heaven". Il contient 3 des meilleurs compos de Monsieur Tony Clarkin, avec le jouissif "pray for the day" et les grandioses epics "wild swan" et "don't wake the lion". A l'autre bout du spectre, il y a les 3 singles "days of no trust", "start talking love" et "must have been love" (que de love, ça dégouline), trop racoleurs pour être honnêtes, et entre les deux, les sympas-mais-sans-plus "one step away" et "different worlds".

Alors certes, il est bien sûr agréable de réentendre ces vieux titres qui nous ont marqués (même si, dans le cas de Fish, les versions proposées sont nettement inférieures aux originales). Mais je trouve assez triste que mes artistes préférés en soient réduits à de tels stratagèmes mélancoliques pour remplir les salles. Mais c'est ainsi.

Quoi qu'il en soit, ce double album est d'excellente facture. Le groupe (qui comprend tout de même avec Tony Clarkin, Bob Catley et Mark Stanway 3 membres de l'époque sur 5) joue bien plus heavy qu'en studio, ce qui réussit bien à certains titres (imparables "all englands eyes" et "kingdom of madness", excitant "out of the shadows", superbe "don't wake the lion", qui me plaît même plus que l'original dont j'ai toujours trouvé le son un peu froid) et moins à d'autres (le génial "wild swan", tellement lourd qu'il en devient pataud, ce qui est regrettable pour un cygne, et un "days of no trust" hystérique et brouillon). Globalement, ces arrangements plus heavy, c'est surtout une question de goût, le groupe perdant en subtilité ce qu'il gagne en puissance et efficacité.

Le vrai reproche que je veux faire à ce disque, c'est surtout qu'en dehors des titres de "Princess alice and the broken arrow" et de "Wings of heaven", tous les autres titres, quoique tous excellents, figurent déjà dans le précédent live "Living the dream", qui plus est dans des versions rigoureusement identiques. On aurait aimé que le groupe fasse l'effort de se renouveler un peu plus. Et puis c'est quoi cette idée saugrenue de sortir un live audio et non un DVD en 2008? Nous sommes les enfants gâtés du nouveau millénaire, nous voulons des images !

Ivan Agosti




Retour à la sous-rubrique :

Autres publications de la sous-rubrique :

Temps : 0.0414 seconde(s)