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Longtemps réservé à une petite élite de privilégiés, le rock progressif japonais se démocratise lentement sous l'impulsion de Musea qui réédite, depuis plusieurs mois maintenant quelques uns des meilleurs albums mis au monde dans l'Empire du Soleil Levant.
Après Bellaphon et Pageant (et en attendant Outer Limits, Mugen, Mr Sirius ou Deja Vu), c'est aujourd'hui au tour de Magdalena de goûter aux joies de l'hommage posthume.
Originaire de la région d'Osaka, cet excellent combo propose sur cet unique opus éponyme, publié à l'origine en vinyl dans le courant de l'année 1987, un cocktail symphonique baroque et raffiné. Survolée de bout en bout par le chant suave et nostalgique de Megumi Tokuhisa (qui s'illustrera plus tard au sein de Teru's Symphonia), la musique de Magdalena marie, avec un rare doigté, accessibilité mélodique et emphase lyrique et possède la saveur veloutée et onctueuse d'un yaourt bulgare (Allô, Le Samu, Pourriez pas nous envoyer une ambulance du côté de Marseille, des fois ?!?).
Alternant les morceaux courts, structurés avec efficacité et intelligence (du très énergique "shadow" au bouleversant "left alone" en passant par le langoureux "waltz", qui possède le charme délicieusement suranné des valses viennoises) avec les grandes envolées homériques (les impressionnants "omen" et "lagrima"), la bande de l'excellent guitariste Taku Fujii signe ici une oeuvre magistrale qui n'a pas pris une seule ride. Chaleureusement recommandé!
Bertrand Pourcheron
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