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Long Distance Calling : curieux patronyme pour une formation, même s'il est vrai qu?il devient de plus en plus difficile de se distinguer. En l?occurrence l?appel ne vient pas de bien loin, mais d?Allemagne, précisément. Et dans la cabine téléphonique on trouve David Jordan/Janosch Rathmer/Florian Füntmann/Jan Hoffmann/Reimut van Bonn (respectivement guitare-batterie-guitare-basse-ambiance ? ?).
Notez le point d?interrogation concernant la fonction du dernier des cinq musiciens. Que vient faire un "ambianceur" dans un groupe de rock, et en quoi cela peut-il bien consister ? Après 8 minutes d?écoute du premier morceau "apparition", qui s?étire sur 12?, on commence à le comprendre.
Ces huit premières minutes se résument à un riff de guitare électrique joué en boucle (avec quelques petites variations je l?accorde) sur un rythme quasi binaire de batterie. Musique d?ambiance donc, c?est plus clair à présent?
La suite ? Sur "black paper planes" c?est un peu la même punition mais cette fois-ci la gratte prend des accents métal. Et en dépit de la relative " concision " du morceau (7?13, le plus court des six de l?album) on n?a pas tellement plus le sentiment qu?il se passe quelque chose. On espère qu?après tel riff ou telle frappe de cymbale l?on va sortir d?un train-train forcément là pour introduire quelque chose de plus ambitieux, mais non, ça ne vient pas?
Peut être sur "359°" alors ? Une première moitié éthérée, puis un durcissement, mais là encore point de réelle trame mélodique. En somme une espèce de b?uf qui se répète titre après titre, chacun y allant de son instrument. Car j?en oublierais presque de le mentionner, ce disque est instrumental, à l?exception notable du 5ème titre, "the nearing grave", qui voit l?intervention en "guest" de Jonas Renkse. Intervention anecdotique puisque le titre n?exploite pas vraiment cette voix sous-mixée sur les forte, mais surtout parce que la construction de ce morceau ne se distingue guère de celle des autres, alors que cette voix constituait l?occasion d?apporter quelque chose de neuf.
À noter (pour l?anecdote) que le 4ème titre s?intitule "I know you, Stanley Milgram", nom du célèbre psychologue étasunien qui au début des années 60 avait réalisé des expériences sur la soumission à l?autorité, et dont Peter Gabriel s?était inspiré (lui?) sur "So" en 1986 pour écrire son excellent "we do what we're told (Milgram's 37)". Sur ce, je m?en vais conclure?
"Avoid the light" est le second album de LDG ; il succède à "Satellite bay" en 2007, dont Wikipedia nous dit qu?il fut reçu très positivement par la critique. Bon, ce doit être moi alors? à moins que les contributions à l?encyclopédie du Web ne soient parfois sujettes à caution.
Le principal reproche que j?adresserais à cette seconde ?uvre, et pas des moindres, c?est qu?il ne s?y passe pas grand-chose. On a affaire à une sorte d?immense b?uf de 60?, qu?aucune recherche de trame mélodique ne vient troubler, et l?on se surprend à penser, une fois le lecteur CD ayant docilement accompli son ?uvre, que c?était une fort longue intro mais que l?on aurait bien aimé entendre le pièce maîtresse?
Serge Llorente
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