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Kitaro : An Ancient Journey (2003 - cd - parue dans le Koid9 n°46)

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Après une période assez ambitieuse, le multi-instrumentiste japonais semble revenir à ses premières amours plus "new age" (lisez "plus simples et plus planantes"), un peu à l'image des 4 beaux volumes de "Silk road", ces musiques de documentaires qui devinrent assez populaires au début des années 80. Avec le très beau "Ancient", (Koid'9 n°39) Kitaro renouait d'ailleurs avec de la musique pour documentaire. "An ancient journey" en est la suite, un double CD d'environ 88 minutes, où il interprète 15 des 18 morceaux présents, avec la participation occasionnelle de la flûtiste Kristin Stordhal-Kanda. Kitaro lui-même emploie de nouveau plusieurs instruments traditionnels en plus des synthétiseurs numériques et analogiques qui lui sont chers, comme différentes flûtes et instruments à cordes japonais, parfois le sitar, diverses percussions. Trois titres ne sont pas interprétés par lui, l'un basé sur des chants religieux probablement enregistrés dans un temple, les deux autres ne sont pas crédités du tout (!), ce sont deux jolies pièces basées sur la flûte et des percussions cristallines… peut-être l'œuvre de Kristin Stordhal –Kanda.

Dans l'ensemble, la musique de cet album est relativement calme mais elle est aussi variée, comme sur "ancient" car ces documentaires ont pour sujet des voyages sur plusieurs continents. Il ne faut donc pas être surpris de trouver des influences traditionnelles venues d'Inde, d'Amérique du Sud ("Inca"), de différentes parties de l'Orient, voire des échantillons de musiques traditionnelles à l'occasion.

"An ancient journey" est idéal pour se relaxer ou méditer… C'est une musique souvent rafraîchissante, parfois touchante, pleine de finesse et de sensibilité. Musique de relaxation donc ? Non, pas vraiment et ce n'est d'ailleurs pas de la musique composée dans ce but. Kitaro possède sa personnalité, ses sons de synthés magnifiques (il a parfois un peu abusé de certains tics d'ailleurs, comme les sons simulant une sorte d'envolée, les sons fusants du moog mais pas trop sur cet album), et les ambiances diffèrent d'un morceau à l'autre. Certains titres sont lumineux, légers, d'autres solennels, parfois sombres. Ils peuvent aussi s'avérer plus ambitieux, voire exploser dans de grandes envolées symphoniques ("daichi", "mori notami", "maya magic").

Encore une fois, l'utilisation de plusieurs instruments traditionnels au fil des morceaux empêche la monotonie tout en donnant une note plus acoustique, plus "organique" à la musique. Et c'est une très belle réussite. En attendant la chronique du DVD et double CD live "Daylight, moonlight" pour le prochain numéro…

Marc Moingeon




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