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Voila une bien bonne idée qu’à eu ce cher Fripounet : celle de nous livrer le meilleur de King Crimson en live dans un double album somptueux. Car il faut bien le dire, nous sommes en ce moment littéralement écrabouillés par le flot de CD live du roi cramoisi. Posséder tout ces documents, ça fait mal au compte bancaire. Et pourtant il faut connaître King Crimson en live. Ne serait que pour l’énergie dégagée, incomparable par rapport aux versions studio (même sur des titres réputés violent du genre "Thrak" par exemple). On trouve dans "Cirkus" de nombreux extraits de coffrets ou d’album live déjà parus ("The great deceiver", "Epitaph", "The night watch", et "Live in Montreal 1984") mais aussi de nombreux moments jusque là restés inédits comme cette incroyable version de "21st century schizoid man" de 1972 avec Boz Burrell au chant ou encore les huit pièces tirées d’un excellent concert tenu à Mexico City en 1996. On trouve aussi trois morceaux des fameux Projekct I et II qui sont tout à fait à leur place, malgré leur coté improvisé, dans la production crimsonienne. Il ne faut d’ailleurs pas négliger l’improvisation dans les prestations scéniques de King Crimson. Elle est assurément moins mis en évidence ici car "Cirkus" est plus destiné aux novices ("The young person’s guide to King Crimson Live"). Pourtant lorsqu‘elle est présente c’est un pur bonheur à l’image de la version 1973 de "the talking drum" où le violon de David Cross fait des merveilles. La plupart des différentes périodes sont explorées ( 1969, 1972, 1973-74, 1980-84 et 1994-96) et dans le désordre ( le 2eme CD, le premier s’attardant aux 20 dernières années). La volonté de cohésion chez Robert Fripp est parfaitement illustrée par la transition entre les morceaux qui est parfaite ("the talking drum (1973)" avec "the lark’s tongues in aspic, part II" (1996) ou encore l’hypnotique "1ii2" du Projekct I intercalé entre les furieux "thrak" et "neurotica"). On croirait entendre un seul et même concert. Après tout cela, on a droit à une jolie plage multimédia qui nous présente une vue d’ensemble des disques sortis par notre cher guitariste. Et enfin un dernier mot sur le packaging qui est vraiment superbe. De nombreuses photos couvrant toutes les périodes viennent agrémenter notre plaisir d’écoute ainsi que la peinture qui illustre la double pochette. On dirait un double album vinyle en miniature. Il s’agit sans aucun doute d’un des plus beaux objets sonores de cette année.
Patrick Robinet
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