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Ils devaient avoir un paquet de morceaux en réserve, les Ukrainiens de Karfagen pour nous asséner presque coup sur coup 2 albums en moins d’un an. Ils avaient déjà fait une entrée assez remarquable, en tous cas dans ma discothèque personnelle, avec un premier album "Continium" lumineux, et son successeur ne montre aucun signe de changement de direction.
Karfagen, c’est un peu comme un After Crying entièrement instrumental qui utiliserait une plus grande palette de claviers, ce qui les rapproche finalement pas mal de Solaris. On retrouve en effet ce savoureux mélange d’influences où le rock côtoie sans vergogne des colorations classiques ou jazz, avec en plus quelques notes folk, ce qui fait aussi songer à Mike Oldfield. Il faut être clair dès le début : ce groupe se destine plus au doux rêveur (qui est peut-être en vous) qu’à l’amateur de sensations fortes (qui se tournera plutôt vers leurs voisins de The Gourishankar par exemple – je vous renvoie à cette très belle chronique), même si la musique proposée ici est loin d’être monotone, et comme chez After Crying, l’utilisation d’une guitare au son un peu sale apporte un supplément de rugosité. Cela dit, un peu plus de dynamisme dans la partie rythmique ne serait pas de refus. C’est un de points à améliorer.
Le groupe a été créé et est mené par son claviériste Antony Kalugin, qui après des études d’architectures s’est lancé corps et âme dans la musique. On ne sera donc pas étonné d’avoir une domination très forte des claviers en tous genres, néanmoins l’aspect démonstratif de ce genre de personnages n’est pas à craindre.
Les titres sont de durées très variables, sans dépasser les 7 minutes, et sont au nombre de 16, ce qui change de nos habitudes. De ce fait, les ambiances sont variées, ce qui est accentué par l’inclusion d’instruments acoustiques tels que guitare, harmonica, bayan (accordéon russe, légèrement mélancolique), lyre, flûte. Et on a même droit à quelques touches qui sonnent "local", grâce à des effets vocaux et sonores originaux. En milieu d’album, "the dream master" (6'40) est entièrement composé et joué au piano par Oleg Polyansky.
On n’évite pas deux ou trois fois quelques sons à la limite du kitsch et des thèmes musicaux un peu naïfs, ce qui fait penser à certains anciens groupes japonais, chose que je n’avais pas constatée sur le disque précédent.
"The space between us" n’est en fait pas très différent du premier album, quoiqu’un petit poil en dessous à mon avis, et se destine aux amateurs de musique instrumentale à la fois bien faite, colorée, positive et pas trop complexe.
Michael Fligny
Label (Unicorn) du groupe
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