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Je pourrais adresser à Kansas les mêmes remarques que celles que j'ai faites à propos d'ELP quelque part dans ce numéro. Pourtant, "Always never the same" correspond à une démarche autrement intéressante. Ces dernières années, on avait pu voir sortir des albums symphoniques regroupant des classiques de Genesis, Yes ou encore Pink Floyd réarrangés pour grand orchestre, mais les résultats étaient plutôt mitigés. Kansas a préféré rester maître du projet en s'offrant le London Symphony Orchestra comme "backing band" ! Sur son nouveau CD, le mariage des sonorités électriques et orchestrales est assez réussi, bien que le groupe lui-même ait déjà bénéficié d'une meilleure production. Il faut dire que ce projet permet enfin de mettre en valeur un symphonisme qui était déjà sous-jacent dans de nombreux morceaux des musiciens. "song for america", "cheyenne anthem" ou le bouleversant "the wall" n'attendaient que ça ! De plus, "song for america" et "the wall" bénéficient de longues introductions orchestrales inédites qui sont de toutes beauté, composées avec goût et qui permettent d'inscrire la musique de Kansas dans une tradition classique purement américaine (on pense à Aaron Copland ou Leonard Bernstein). L'album contient aussi quelques inédits sous forme de ballades typiquement "walshiennes" ("in your eyes", "the sky is falling", "need to know") aux côtés d'une reprise de "eleonor rigby" moyennement réussie. On notera un absent de taille, dont l'adaptation paraissait pourtant évidente: "magnus opus". Mais on parle d'une possible suite à "Always never the same"...
Jean-Luc Putaux
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