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Mesdames, messieurs, nous voici arrivés à l’une des limites de l’exploration des musiques progressives : La musique dite contemporaine, avec ses velléités libertaires en matière de mélodies et de constructions harmoniques, sans oublier la part de l’improvisation. Il faut en effet se mettre dans des conditions d’écoute optimales pour entrer dans ce véritable univers. Mettons nous simplement à la place de ceux qui découvriraient le rock progressif pour la première fois. Le violoncelliste Jan Kuijken qui vient de sortir chez Carbon 7 son deuxième album, nous fait une leçon de musique à la fois écrite et improvisée. Autant le premier album pouvait avoir des accointances jazzy autant celui-ci est clairement orienté vers la musique contemporaine. Ecrite à l’origine pour trois chorégraphies mais complètement repensée par rapport à la réalisation de cet album, la musique bénéficie d’une prise de son parfaite. On entend les frottements des archets sur les cordes mais aussi parfois les crissements. Même dans les moments les plus "contemporains" (dans le sens déstructuré et non mélodique) on est comme attiré par cette ambiance purement sonore. Sur les premiers morceaux, les cordes tiennent le premier rôle mais les instruments à vent et le piano apportent de la couleur à cette musique exigeante qui sonne clairement comme une musique de chambre. Contrairement à certaines musiques minimalistes ou sérielles, il y a de nombreux changements au sein d’un même morceau, ce qui évite heureusement la lassitude (ce serait peut-être ça la définition du progressif). Difficile en revanche de s’appuyer sur l’aspect mélodique, soumis à une évolution continuelle. Notons la présence du clarinettiste Dirk Descheemaeker d’Univers Zero. Musique évocatrice mais, tout de même, assez difficile d’accès sur quelques titres en particulier (heureusement ils ne sont pas majoritaires).
Patrick Robinet
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