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Jethro Tull : The Jethro Tull Christmas Album (2003 - cd - parue dans le Koid9 n°49)

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Cette chronique arrive un peu tard mais c'est peut-être pour vous l'occasion de vous faire une idée si vous êtes passés à côté de ce disque au titre un peu trompeur. Ian Anderson ne nous a pas concocté un album de Noël comme les autres. Vous attendiez un recueil de cantiques réarrangés à la sauce Jethro Tull ? Vous n'avez pas totalement tort… mais il n'y a pourtant que 6 traditionnels sur 16 morceaux en tout ! En fait, il s'agit d'un joyeux mélange de pièces connues (pas spécialement des cantiques de Noël d'ailleurs), de nouveaux morceaux (3) et de nouvelles versions réarrangées de titres du Tull plus anciens (6), plus une nouvelle version d'un morceau acoustique de Martin Barre qui figurait sur "stage left", avec flûte et claviers en plus (le superbe "winter snowscape").

Sept morceaux sont instrumentaux. Côté style, on note un certain retour des ambiances folk et bucoliques de "Songs from the wood" et de "Heavy horses" et le tout a pour dénominateur commun "l'esprit de Noël", dont Ian donne sa conception dans le livret.

Le côté progressif du groupe, à défaut de s'exprimer sous forme de longs morceaux, se remarque néanmoins dans les structures changeantes, les arrangements inattendus et les différents styles musicaux confrontés au cœur de bon nombre de compositions. Les flûtes de Ian Anderson (traversière, bambou, piccolo) n'ont jamais été aussi présentes que ces dernières années. Dommage pour Barre, un peu trop souvent relégué au rôle d'accompagnateur, aux guitares électriques et acoustiques, même si son apport reste souvent essentiel. Andy Giddings (claviers, accordéon et même basse sur 2 titres) est le troisième membre essentiel du Tull actuel.

Les trois nouveaux morceaux sont superbes. Le très dynamique "birthday card at christmas" ouvre le CD avec des relents de "north sea oil" du sous-estimé "Stormwatch" en mélangeant flûte, guitares acoustiques et guitare électrique incisive. "last man at the party" est également dans ce style, en plus lent et plus acoustique, tandis que "first snow on brooklyn" est assez mélancolique, caractéristique de ce côté romantique de Ian Anderson qui m'a toujours semblé la plus grande qualité du groupe. Ces deux derniers titres bénéficient de la participation d'un quatuor à cordes (le même que sur "Rupi's dance").

Certains instrumentaux sont effectivement prévisibles comme "holly herald", "god rest ye merry gentlemen" ou "we five kings", mais pas leurs arrangements qui incluent moult libres variations, et changements de styles ! Quelques teintes jazz à la Django Reinhardt ici et là sont assez surprenantes… La fameuse "pavane" de notre Gabriel Fauré garde une allure classique, à laquelle s'ajoutent des teintes orientalisantes et hispanisantes, tandis que "greensleeved" basé sur le célèbre "greensleeves" est trop jazzy à mon goût.

En ce qui concerne les reprises du Tull, ce ne sont que de très bons morceaux. L'intimiste "christmas song " (1968) et son pendant de 89, "another christmas song", sont magnifiques sans contenir de changement notable. Le sautillant "jack frost and the hooded crow" (rareté figurant sur "20 years of JT"), "ring out solstice bells" et le très beau "fire at midnight" sortis de "Songs from the wood", ainsi que "weathercock" (sorte de marche écossaise solennelle qui terminait "Heavy Horses") sont un peu plus renouvelés (solo de guitare supplémentaire, claviers et percussions différents).

Enfin, l'inévitable nouvelle version de "bourée" est assez sympa (intro baroque, puis jazz, folk et rock tout à la fois !).

Ceci dit, quand on songe que "Dot com" date déjà de 1999, on peut se sentir assez frustré… Cet album est aussi un peu hétéroclite sur le plan formation car le fabuleux batteur Doane Perry ne joue pas sur tous les titres, occasionnellement remplacé par James Duncan. Jon Noyce cède la place au vieux compère Dave Pegg (basse, mandoline) sur deux morceaux et à Andy Giddings. Mais c'est un bel album pour patienter !

Marc Moingeon




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