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Dans la lignée du revival 70s, voici un disque qui aurait pu être fait entre 75 et 79, tant on y retrouve ces sonorités caractéristiques (piano électrique, moog, etc…) et cet esprit instrumental à la fois de progressif symphonique, pastoral et jazz-rock qui a fait le bonheur de Camel, Finch ou Atlas.
A l'évidence, les quatre musiciens du groupe démontrent leur grand talent par quelques rares morceaux de bravoures, mais surtout par l'intelligence de leur placement et l'inspiration dont ils font preuve dans la multiplicité des ambiances et des émotions qu'ils véhiculent.
Pour autant, on ne trouvera pas de perfection dans ce disque, ce qui est quelque part plutôt rassurant, et permet à l'auditeur d'espérer une progression. On a en effet souvent l'impression que certains titres découlent directement de jam sessions, et que lorsqu'il s'est agit de passer de l'improvisation à l'écriture, le groupe n'a pas toujours su comment commencer le morceau pour aboutir à ce qui finalement est son point d'orgue. Pour un résultat, il faut parfois supporter trois minutes d'introduction souvent naïves, voire mièvres, avant de rentrer dans le vif du sujet, c'est-à-dire une musique lyrique, inventive et inspirée.
L'utilisation récurrente du piano de Imre Sari en soutien de la basse comme instrument rythmique, comme souvent en jazz, offre une plus grande liberté au batteur Krisztian Verti, qui sans esbroufe, délivre une superbe prestation, notamment sur la deuxième partie de "tatabanya/old man's mine".
Sur les neuf plages du disque, une seule s'avère franchement décevante ("hinta palinta/see saw", et une autre exceptionnelle de bout en bout, la plus longue ("eperdinnye/strawberry melon"). Les 7 restantes offrent tour à tour de superbes passages instrumentaux, riches en solos de guitares, basse ou claviers. Et si l'élément guitare est le plus flamboyant (et vraisemblablement l'élément moteur des compositions), Krisztián Paár ayant un talent qui enchante le disque de bout en bout, les trois autres musiciens (dont Imre Sari aux claviers et Peter Hoffer à la basse) ont nombre d'opportunités de briller, et jouissent d'une production particulièrement équilibrée et claire.
Inkabb Holnap nous livre avec "Tomorrow instead" un premier album plein de promesses. Et c'est avec curiosité et attention que l'on suivra leurs prochains pas.
Daniel Beziz
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