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Steve Hackett continue de sortir des albums live disponibles uniquement sur son site internet. Après le 5ème CD de son coffret "Live archive", le live "Nearfest" (cf. Koid'9 n°47), voici un 3ème volume, un double CD compilé d'après des concerts de l'automne dernier, en Angleterre, en Allemagne et en Suède.
Evidemment, si vous avez lu le compte-rendu des deux concerts dans Koid'9 n°48, vous savez que la set list n'évolue guère par rapport à "Nearfest" et "Somewhere in south america", tout deux sortis en 2003. Alors, ce nouveau double live fait-il double (triple ?) emploi ? Tout dépend de ce qu'on attend d'un album live, et de l'amour qu'on porte à la musique de Steve Hackett !
Commençons par les points négatifs… De "To watch the storms", toujours les mêmes extraits : en ouverture, l'expérimental "mechanical bride" suivi du magnifique "serpentine song", plus la courte improvisation "pollution B", auxquels s'ajoute maintenant "brand new" en rappel. Steve arrive à reproduire les multiples sections de ce morceau de rock mélodique faussement simple, avec quelques changements quand même ! Pourquoi ne pas avoir innové et exploité davantage cet excellent album ? Mystère…
Comme je l'avais déjà signalé, Hackett concentre en live les morceaux les plus expérimentaux (traduisez "bizarres et dissonants" !) de son répertoire… alors qu'il s'agit tout au plus d'un ou deux morceaux sur chacun de ses albums studio… Beaucoup de morceaux instrumentaux anciens sont repris… "clocks" refait son apparition, de même que "please don't touch". Trois extraits de "Spectral mornings" en tout, un des albums favoris du guitariste. On trouve aussi les mêmes incontournables des concerts des 12 dernières années : "vampyre with a healthy appetite", "walking away from rainbows" de "Guitar noir" par exemple. "Darktown" seul rescapé de l'album du même titre est plus inquiétant que jamais. Hélas, disparu le solennel "in memoriam", le medley électrique et "riding the colossus". A la place, on trouve maintenant le complexe et virtuose "slogans" inédit en live, et une section acoustique plus longue avec un medley et "kim" dans une très belle version. Ajoutez à cela cinq reprises instrumentales de Genesis.
Les points positifs ? Hackett et son groupe sont de plus en plus en symbiose, on s'en rend bien compte. Chaque version est excellente dans son genre. De plus, le son est absolument parfait. Encore mieux que sur le live "Nearfest". Une pêche extraordinaire !
Quelques titres valent le détour car leur version est superbe ou bien différente des précédentes, tout simplement. "Everyday", par exemple, est absolument monumental, avec un Gary O'Toole en état de grâce ! Quel batteur ! Le groupe semble s'amuser à faire varier les arrangements (Hackett prend parfois des sons de guitare différents) et improvise pas mal (cf. la nouvelle version de 8 minutes de "camino royale").
Point positif pour certains, négatif pour d'autres, le saxophoniste (et flûtiste occasionnel) Rob Townsend est de plus en plus mis en valeur (dans les impros) et la musique prend une coloration parfois assez jazz.
Pour finir, il y a une bonne raison pour les collectionneurs d'acheter de disque : une introduction inédite de 2 minutes avant "in that quiet earth", où Hackett évoque presque le chant des baleines avec sa guitare. Sublime. d'autant plus qu'il délivre aussi un solo alambiqué épatant dans le morceau.
L'album n'est pas une redite totale et, même si le choix du répertoire est très discutable, la qualité de la performance est bien là. Hackett et ses quatre musiciens sont au top sur cet album !
Marc Moingeon
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