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Ouah, la claque ! Ce que ça fait du bien, d’être secoué dès la première écoute ! De se dire : en voilà qui font avancer les choses !
Ils sont allemands, une fille chante - Anja Braeutigam - et ils dépotent grave ! Une sorte de Magenta trash mais c’est beaucoup mieux que ça. Dès "matter of pride", cette voix, entre Pat Benatar et Chrissie Hynde, soutenue par une paire de guitaristes - Andreas Kaiser et Clemens Prescher - de tous les diables vous annonce un album sulfureux, gorgé d’intense électricité et de passion. Il y a, du début à la fin, une urgence totalement réjouissante et on vous dit tout de suite que cette entame est ce qu’il y a de moins bon !
Une constante : on va de surprise en surprise dans ce premier album à écouter bien fort. A chaque fois qu’on croit que le morceau fini, il renaît d’autres cendres. Ainsi passe-t-on sans ménagement de Suicidal Tendances à Genesis en passant par King’s X, Kate Bush, Scorpions et «Pain of Salvation ! Les refrains, quand on en tient un, vous font monter la sève ("at the crossroads) et les deux gratteux vous revisitent vite fait Malmsteen en étant moins casse bonbons.
Deux folles ballades vous emmènent très loin ("tell me" et "the world is bigger") et comme de juste vous laissent ébêtés puisqu’on est passé par des crescendos électrifiés absolument inattendus. Ce CD monte d’ailleurs en puissance et au milieu du gué, "time to sleep" trône de ses superbes sept minutes vingt. Guitares hargneuses, batterie qui roule, voix qui s’envole, ce n’est vraiment pas l’heure de dormir. Gare à la montée en régime. Vous attend un solo à la Blackmore que les préados joueront devant leur glace… Et toujours ces arrangements de guitares rusées, ces déluges de percussion, ces périodes de calme, de replats avant que la fièvre ne remonte et qu’on finisse peinards, apaisés, entre les arpèges Hackettiens de "entanglede. Du grand art et une pleine possession de leur original univers dès leur premier CD où rude métal cohabite avec vraies mélodies ("be winded" et son final en choeurs religieux). Il n’y a que huit morceaux pour 50 minutes et on se dit que c’est déjà fini après que "doom" et ses accents Porcupiniens, métal et folk, ait retenti.
Co produit par Kalle Wallner, guitariste de RPWL et fondateur de Blind Ego, mixé par Yogi Lang chanteur de ce même RPWL, ce premier opus incandescent de Hidden Timbre, formé en 2003, a placé la barre très haut en une sacrée synthèse de la Pop, de la prog et du métal. Rien que ça.
Jean-Marie Lanoë
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