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Voici venir à nous 20 ans après sa sortie en LP un intéressant témoignage d’une de ces formations italiennes des plus sympathiques qui nous convie durant 75 minutes à une musique que je qualifierais d’enjouée et entraînante, avec ses rythmes et ses chansons qui font irrésistiblement battre du pied la mesure. Ce groupe, composé d’un guitariste, d’un bassiste, d’un claviériste et d’un batteur - chanteur - guitariste acoustique (ouf !) , les deux derniers cités assurant la quasi-totalité des compositions, dégage un enthousiasme très communicatif à l’image du premier morceau de 7’ "guercia figura goffa", dont les divers changements de rythmes sont pleins d’à-propos. L’ensemble est assez fortement dominé par l’excellent Vittorio Bonnetti dont les doigt survolent les claviers (principalement le piano, mais pas uniquement) à la manière de son homologue de Banco. Son jeu se marie habilement avec les interventions très réussies au chant de Daniele Feretti. On peut par contre lui reprocher dans son rôle de batteur de céder à la facilité (c’est qu’on est exigeant, nous !) en utilisant à plusieurs reprises, mais sur des durées courtes, un rythme de batterie presque binaire et assez rapide, sans doute responsable de ce caractère parfois dansant de la musique. C’est d’autant plus étonnant que la plupart du temps son jeu est très inventif.
Les 40 premières minutes d’origine sont complétées (attention les yeux !) par 35 autres, réparties sur 4 titres dont 2 instrumentaux, issues de bandes datant de 1972, soit un an après la formation du groupe. Des morceaux bonus sans lesquels ce disque ne serait plus tout à fait le même, car, s’ils souffrent d’un son pas très bon (souffle, parasites, saturations), ils font néanmoins montre d’une plus grande ambition, notamment quant à la durée, et sont déjà d’un grand professionnalisme.
Au final un disque très plaisant que les amateurs de rock progressif italien ne manqueront pas d’apprécier, malgré quelques défauts sonores. Quant aux autres, il n’est pas impossible qu’à l’écoute de cette réédition, ils commencent (et ils auront bigrement raison) à s’intéresser de plus près à ce qui se passe dans un des plus grands viviers du progressif : l’Italie.
Michael Fligny
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