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Dans le dossier "autour de Foreigner" (plus haut dans ce même numéro), je vous ai parlé de "Modern masquerades", dernier album et chef-d’œuvre absolu de Fruupp. Découvrez maintenant "Future legends", le tout premier disque de cette obscure formation irlandaise. La musique est à l’image de la pochette de l’album : fraîche et naïve, à tel point qu’on se demande s’il s’agit du même groupe qui gravera le très symphonique et abouti "Modern masquerades" (produit, je vous le rappelle, par Ian McDonald). Ne vous méprenez pas, "Future legends" (1973) est aussi une très bonne galette de rock progressif, sans doute même beaucoup plus aventureuse, mais à l’urgence nettement moins maîtrisée. Fruupp nous prend par surprise à chaque instant de cette rondelle attachante : trouvailles sonores (basse clinquante, orgue de barbarie, hautbois nasillard et faux – joué par le claviériste), accélérations subites et étonnantes, démonstrations solistes pas toujours nickel mais souvent hilarantes (ce guitariste qui fait ses gammes suivi par une section rythmique inattendue), chant pas toujours bien beau mais vraiment expressif (une sorte de Peter Gabriel du pauvre ou de Frank Bornemann celte), des mélodies mémorables et souvent joyeuses, une rythmique sautillante… Bref, du vrai progressif dans toute son inventivité comme on savait en faire au début des années 70, entre les premiers Electric Light Orchestra et Roxy Music, Grobschnitt, Eloy, Gryphon, Gentle Giant et King Crimson, mais avec une vraie personnalité à part (due aux compositions originales et surprenantes du guitariste Vincent McCusker, le leader du groupe). Plus j’écoute ce disque, plus je l’aime car c’est vraiment ce que j’attends du rock progressif : l’originalité et la surprise, sans pour autant faire subir trop de dissonances à mes pauvres vieilles oreilles. Esoteric Recordings a fait un beau travail de remastering et nous a retrouvé un titre supplémentaire, "on a clear day" qui faisait partie de la toute première édition de "Future legends" qui avait dû être retirée de la vente parce que comprenant une reprise des "The planets suite" de Gustav Holst. Pourquoi ? Parce que ces gentils musiciens, au lieu de ne rien dire à personne, avaient demandé l’autorisation d’utiliser ce passage… qui avec grand retard ne leur avait été accordé par les héritiers de Holst… que s’ils utilisaient un orchestre symphonique pour le jouer !!! Cette anecdote fait aujourd’hui partie de la "légende bien passée" de Fruupp. Nous n’en avons pas fini avec ce groupe : le trimestre prochain, je vous parlerai de ses deux autres albums, "Seven secrets" et "The prince of heaven’s eyes".
Restez à l’écoute…
Cousin Hub
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