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Encore un nouvogroupitalien, un sextet plus quatre invités pour une palette consistante d?instruments servant la cause d?un progressif résolument orienté 70?s et plutôt Van der Graaf Generator.
Ces musiciens à la grande maîtrise, au look baba et à la trentaine affichée ?uvrent dans la voie de l?alter mondialisme se référant au mouvement du 09/11/2002 qui rassembla plus d?un million de personnes à Florence.
Le premier des 5 morceaux est un prélude à dominante xylophone amenant le premier des deux pavés de l?album en l?occurrence les 22? de "white flower" décliné en 3 parties. Il débute par un roulement de tambour à la "battle of eping forrest" et il offre un climat médiéval et 70?s, british à la Cat Stevens avec beaucoup de flûte et de piano et un chanteur "coffré" à la voix chaude faisant penser à un Ian Anderson ou encore à Gordon Giltrap. Dans le genre il y a pléthore de groupes mais celui-ci s?avère particulièrement fin et inspiré.
Soulignons le gros travail du batteur et du percussionniste structurant l?ensemble à la manière d?un Rush ; même le sax se veut médiéval et attirera à lui-même ceux que cet instrument rebute.
"Fairies" le troisième morceau est très calme avec chant et piano évoquant la contemplation de fées.
Arrive le gros morceau, c?est le cas de le dire : 44?11?? et 18 sous-parties !.
Ca commence par un mélange de "old sound" et de synthés analogiques, on tient là un excellent élève de l?école italienne ayant bien assimilé le propos des anciens tels que PFM ou Arti&Mestieri et leur recherche de complexité. Ensuite 4? assez calmes avec un sax VDGG et des vocalises féminines d?opéra discutables, puis une presque désaccordée envolée d?ensemble, puis vient un sax plus camélien pour un passage comique voire jazzy et une voix à la De Young (Styx) s?enchaînant sur une intro piano-bar puis une guitare distorsion, ça sonne 70s à mort, période 69-74, amenant une minute de bonne humeur façon saloon ou Hackett, pour ensuite 3 minutes assez Hammill ou torturé à la King Crimson, puis deux minutes de 23?02 à 25?14 très VDGG mais alors de très haut niveau.
S?en suit un contraste avec des sonorités encore plus sombres et un chant camélien et un synthé plus futuriste et ça repart pour un sax à la David Jackson au début et à la fin de cette 12ème sous-partie avec un milieu ambitieux et PFM.
On a droit ensuite à 5? de guitare acoustique et de claviers très planants et reposants avec une voix puissante pour un passage très beau et pas facile. La 14ème sous partie est plus rock, à la Dave Edmunds, amenant une création plus jazzy à l?image de la 3ème sous-partie instrumentale.
Les cinq dernières minutes proposeront une 12 cordes, un sax, un piano plein de souplesse, un faux final symphonique aux claviers, repris par un piano speedé, des chants puissants et la fin emphatique avec une trompette.
Des parties vraiment distinctes mais dont on sent qu?elles ont été écrites séparément et qui s?enchaînent remarquablement, on tient là un travail très abouti.
L?ultime plage médiévale, basée sur la nouvelle "The devil in the beffroy" d?Edgar Alan Poe conclut avec ses bruitages et ses rires un album iconoclaste dont le titre, treize coups de cloches à midi et dont la représentation dessinée sur le CD indique douze heure 45 n?est qu?un aspect de cette ?uvre qui vous laissera le souffle court tant le propos est consistant mais pas du tout indigeste. Ne cherchez pas midi à quatorze heures, Floating State ne sonne pas le glas du style de VDGG mais en hisse bien haut les couleurs.
Bruno Cassan
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