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Le poisson géant aime les "live", à n'en point douter si on considère l'avalanche de CD's enregistrés en public qu'il nous a offert depuis le début de sa prolifique carrière solo (toutes les tournées du "Big" ont à ce jour leur support CD !). Notre poisson préféré aime surtout la scène, le contact direct avec son public (Ah ! ses longues allocutions tantôt comiques, tantôt cyniques, ou les deux à la fois !). C'est bien là qu'est le paradoxe : ce nouvel album enregistré à Köln en Allemagne risque malheureusement de devenir le "testament live" du chanteur écossais Si on prend au sérieux les rumeurs concernant son retrait de la scène (le "Sunsets tour" s'étant soldé par un véritable désastre financier, Fish aurait décidé de dire adieu aux concerts). Ayant appris la peut-être triste nouvelle (que dis-je, la catastrophe potentielle !) avant la parution du disque, je me suis empressé de l'acquérir, surpris de le découvrir au détour d'un bac de grand distributeur, davantage en guise de soutient envers l'artiste que du simple achat d'un "fan oblige". Et que ceux qui sont restés sensibles au talent et à la sincérité du poisson en fasse de même, car qui mérite mieux notre solidarité que ce grand gaillard de Fish lui-même? L'authenticité et l'intégrité du bonhomme ne lui ont jamais fait défaut. Fidèle, il l'a toujours été (et le restera c'est sûr) envers son public, développant un style personnel post-Marillion (que beaucoup lui ont reproché soit dit en passant) alternant certes réussites et échecs artistiques, pas toujours "progressif' au sens le plus étroit du terme mais avec cette volonté de progresser justement, et d'exprimer tout ce qu'il a au fond de ses tripes de "poète paillard" (pour ça, chez nous, on a le père Décamps !). Et ce n'est pas ce nouvel opus live qui me contredira ! Le premier disque met à l'honneur "Sunsets on empire" avec le fracassant "perception of Johnny Punter" et son intro à rallonge, le coléreux et engagé "what colour is god ?" et une version enflammée de "jungle ride" On y trouve également (enfin !) une version live de "Mr 1470" et son groove imparable, et pour les plus nostalgiques un "family business" bouleversant, puis pour conclure un medley endiablé des plus réussis reprenant entre autre "assassing", "fugazi" et "white feather". Le deuxième CD ne manque pas non plus de points forts : solo de guitare magnifique de l'ami Robin BouIt sur "cliche 91" un "brother 52' fou furieux et un "lucky" qui n'en finit plus jouissif à souhait. Sans oublier l'enchaînement "internaI exile/the company" achevant un set plus qu'enthousiasmant.
La chronique aura été certes un peu longue pour un disque qui certes ne révolutionnera pas l'histoire du rock, mais amplement méritée pour un tel monsieur. En espérant que le menu vous aura convaincu, et en attendant avec espoir le retour du géant sur les planches, à tous : "Take care and stay alive".
Philippe Vallin
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