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Le jeune groupe normand qui nous avait ébloui il y a deux ans avec un disque de rock progressif instrumental tonique et rafraîchissant revient sur le devant de la scène avec un line-up quelque peu modifié et un nouvel album plus abouti encore que son illustre prédécesseur. Toujours sous l'égide de Eric Azhar qui en plus de tenir son rôle de guitariste assure ici également les nombreuses parties de clavier, Drama nous propose un second opus (en partie chanté celui-ci) qui je dirais a gagné en efficacité ce qu'il a peut-être perdu en originalité. Sur le plan de la réalisation technique, rien à dire, c'est du boulot impeccable et pro dans tous les sens du terme: production excellente, gros son, instrumentation riche et variée. Idem pour les compositions de l'album, qui s'avèrent être ambitieuses et plaisantes à l'écoute. Au niveau inspiration par contre, le groupe délaisse quelque peu son style finalement assez unique qui avait séduit à travers son premier CD en affichant ici un peu trop ses références (1ère moitié du disque où les "allusions" frôlent le tape à l'oeil). Sur "magna carta", le titre d'ouverture (efficace et de toute beauté il va sans dire!), on passe de Marillion (intro façon "Brave") à Arena (la partie centrale de "salomon") pour finir sur du Mike Oldfield (jeu de guitare caractéristique et sonorités du maître). A l'écoute, le résultat est en effet fort plaisant (alors, de quoi se plaint on me direz-vous?), même si on s'attendait à davantage de personnalité. Le deuxième titre, "rooftop sauce" où intervient pour la première fois le chanteur Louis Di Fusco, évoquera étonnamment quant à lui "the calling" de Yes en développant une ligne mélodique quasi similaire. Le chant (en anglais) assez expressif de Di Fusco commencera d'ailleurs à montrer ses limites sur "punchinello dying", le 3ème morceau de l'album, où le chanteur éprouve certaines difficultés à se "maintenir' dans les aiguës. On retrouvera davantage le style Drama à partir de "big bang" (emploi de percussions, jeu de guitare lyrique
auxquels viendront se rajouter une débauche de claviers magnifiquement exploités tout au long du disque). En conclusion, je dirai que Drama a su donner à son oeuvre un équilibre et un attrait supplémentaire à travers l'emploi d'un chanteur (qui certes doit faire encore quelques progrès!) mais devra à l'avenir ne pas tomber dans le piège de la facilité qu'il a su éviter de justesse avec ce disque dont la relative perfection formelle masque les quelques errances que l'on trouve ici ou là. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant et attendons tranquillement la réponse avec un futur troisième acte.
Philippe Vallin
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