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Darwin's Radio est un quatuor de musiciens anglais déjà auteur d'un album : "Eyes of the world" en 2006. Ce groupe de toute évidence constitué de musiciens parfaitement à l'unisson les uns des autres peut grossièrement être rattaché à la tendance néo-progressive. Ne nous méprenons pas, grossièrement ne veut pas forcément dire grossièreté. Je veux juste dire par cette appellation parfois péjorative que plusieurs éléments plaident en faveur du rapprochement de leur musique avec celle de groupes très respectables des plus douteuses 80s, tels Marillion ou Pendragon.
Il y a d'abord l'hommage musicalement palpable au dieu Genesis. Puis une forte empreinte symphonique à grands renforts d'effets de claviers. Il y a aussi le gimmick habituel des claviers lorsque ceux-ci jouent un même motif complexe en boucle avec une montée en puissance, puis les soli de guitare au lyrisme prononcé et enfin ce chant très présent, aux accents mélancoliques ou dramatiques. Voilà pour une définition rapide de ma conception du néo-prog.
Tout ceci, ainsi que la voix haut perchée du chanteur Declan Burke, me fait franchement penser à Pendragon. Mais comme chez ce dernier, l'idée même de néo-prog' a fait son petit bonhomme de chemin au fil des ans pour s'orner imperceptiblement d'un certain modernisme, et Darwin's Radio semble avoir bien suivi cette voie, plus à même de surprendre agréablement l'auditeur.
Sans même envisager autre chose, ce qui frappe d'emblée avec ce second album c'est l'ambition affichée : seulement 3 titres de respectivement 19,11 et 14 minutes environ. Ce qui pourrait éventuellement sembler une arnaque démontre rapidement sa légitimité, car la bonne idée des compositeurs est d'avoir parfaitement pensé chaque instant, ce qui fait que prise séparément chacune des sous-parties ferait en soi une foutue bonne chanson : les mélodies sont excellentes autant que mémorables, le chant est impeccable de justesse et d'émotion, les soli de guitare sont un régal. Jusqu'aux transitions imperceptibles et naturelles, tout concourt à faire des compositions une réussite globale. Sur ce disque qui paraît au final trop court (44 minutes c'est déjà bien) rien n'est à jeter. J'aurais juste une petite préférence pour le troisième titre, "age of broken reason", à la fois plus tendu, original et riche que les 2 autres.
Enfin dans vos bacs. Un groupe à découvrir de toute urgence ! (Je ne raffole pas de ce genre d'accroche "bateau" sur les pubs de CD, mais ici ça me parait justifié.)
Michael Fligny
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