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La route qui mène à Escondido passe désormais par Eric Clapton & JJ Cale. C?est une bonne nouvelle. Souvent les affiches alléchantes cachent un contenu décevant. Qui se souvient de GTR se rappelle aussi de sa frustration à l?écoute de l?album. Les coups médiatiques accouchent rarement d??uvres mémorables. Par bonheur, nos deux vétérans évitent cet écueil en proposant un disque digne de leur légende, glorifiant ce blues, plutôt laid back, qu?ils n?ont cessé d?honorer depuis plus de trente ans. Les oreilles tolérantes se délecteront de ces quatorze titres que la perfection a souvent inspirés. Si la griffe de JJ Cale paraît prépondérante (il signe en effet la plupart des compositions), la participation d?Eric Clapton, plus subtile, se justifie dans nombre d?interventions qu?il semble le seul à même d?offrir grâce à son jeu de guitare, inimitable. Quant aux puristes, ils savoureront la présence d?invités prestigieux comme Albert Lee, Doyle Bramhall II ou du regretté Billy Preston dont les claviers discrets et chaleureux résonnent ici une dernière fois et à qui l?album est logiquement dédié. Sur un rythme chaloupé, typique du style JJ Cale, "danger" ouvre le bal et annonce un disque brillant et généreux aidé par un Clapton éloquent. La suite confirme la première impression et impose l?évidence : nous tenons là une oeuvre estimable dans les discographies respectives de nos compères. A peine peut-on regretter la reprise de "don?t cry sister" à laquelle on eût préféré d?autres originaux. N?ergotons cependant pas ; "The road to Escondido" demeure fidèle au talent légendaire de JJ Cale et finit d?absoudre Eric Clapton de ses égarements passés, depuis longtemps pardonnés.
Stéphane Müller
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