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Cathedral : The Bridge (2008 - cd - parue dans le Koid9 n°67)

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En voilà une drôle d’histoire. Cathédral était un groupe mythique de la scène progressive étasunienne des années… 70 ! En effet, son premier et unique album avant celui-ci date de 1978 ! En clair, il aura fallu que les aficionados attendent 30 ans et une reformation pour avoir droit à "The bridge", leur second opus, apparemment digne successeur de "Stained glass stories". Je dis apparemment, car perso, je n’avais jamais entendu parler de Cathédral. Ce sont donc des oreilles totalement vierges que je glisse sous le casque à l’écoute de cette rondelle.

Ma première impression n’est globalement pas très positive. Les sons paraissent un peu riquiqui, comme si on avait essayé de faire du gros avec du petit. A cet égard, le premier morceau ("monsterhead suite") est assez très représentatif du reste de l’album. Cet epic de plus de treize minutes laisse un arrière-goût de décousu créé par des breaks qui s’enchaînent d’une manière un peu incohérente. On a l’impression d’assister à un recherche froide et sans âme. Je vais probablement me faire tuer pour cette comparaison hérétique, mais sous certains aspects on croirait parfois entendre de la cold wave 80’s, certes ambitieuse, mais au niveau du son, de la cold wave quand même. Et cette impression est passablement renforcée par le mix de la batterie tellement sec, voire acide, qu’il en devient presque gênant (heureusement qu’il évoluera un peu par la suite…). On a l’impression qu’à force d’avoir travaillé sur l’originalité, leur album est finalement devenu une sorte d’OVNI stérile. Et la déception est à la mesure de ce que laissent entrevoir certains passages de ces longues compositions. On sent bien que rythmiquement (les guitares qui tournent et la basse qui mouline) le King Crimson période "Discipline" a vraiment marqué le groupe. Les ambiances créées et les dissonances sont souvent très intéressantes, de même que certaines constructions harmoniques réellement inventives. A cet égard, « hollins », probablement la meilleure plage de l’album, et ses presque dix minutes est une parfaite illustration de ce paradoxe : entre des ruptures souvent trop contrastées et par trop bizarres, on trouve quelques pépites mélodiques riches et un travail sur les sons ou les voix qui vaut parfois l’effort que l’on doit développer pour passer outre certains enchaînements contre nature.

Et en même temps, peut-être que cette chronique n’était pas vraiment faite pour moi…

Dominique Jorge




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