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Groupe de ménestrels emmené par le trublion de la guitare hard-rock qu'est Ritchie Blackmore et sa charmante et bien nommée Candice Night de compagne, Blackmore's Night poursuit sur sa lancée, initiée voici plus de 10 ans. Et il faut bien reconnaître que cette formule originale fonctionne plutôt bien.
"Secret voyage" est déjà le septième album studio de la formation et la formule magique fonctionne bien une fois de plus. Il s'agit d'un véritable voyage, comme le titre nous l'indique. En effet, dès "god save the keg", le titre introductif, on est emporté par une intro grandiloquente, suivie de choeurs sépulcraux et enfin d'une ritournelle traditionnelle, annonciatrice de la splendide voix de Candice Night puis de la guitare de Ritchie. L'ensemble campe le décor d'emblée : On sait qu'on va en voir de toutes les couleurs. Et des couleurs, il y en a, au fil des 12 morceaux constituant cet opus : On passe successivement et souvent sans transition d'une ambiance slave en mode mineur ("toast to tomorrow") à une ambiance andalouse avec force guitare espagnole ("Prince Waldeck’s Galliard"), ou encore à une ballade sirupeuse et romantique mettant en avant la voix de Candice, appuyée par un violon plaintif ("gilded cage"). Voyage dans l’espace, mais aussi dans le temps, avec un tableau sonore kaléidoscopique de ce qui se faisait en termes de bourrée et autres danses et mélodies traditionnelles à travers l'Europe toute entière, d'ouest en est et du nord au sud, jusqu'à des mélodies beaucoup plus actuelles comme cette reprise de Rainbow ("rainbow eyes"), largement réarrangée… Mais le solo de guitare de Ritchie ne trompe pas. On fait même un saut aux États-Unis avec la reprise de "can´t help falling in love" d'Elvis Presley, en moins sirupeux et en plus rythmé toutefois.
Suivent encore "the circle", celui des saisons, un titre presque militant, à propos du réchauffement planétaire, ou "peasant´s promise", une chanson d'amour écrite à partir d'une mélodie traditionnelle anglaise, à propos d'un paysan n'ayant que son coeur à offrir, avant "empty words", sorte de rappel du premier morceau, venant ainsi fermer la boucle et conclure ce voyage immobile.
Une production fort sympathique de plus à mettre à l'actif de l'improbable couple et de ses musiciens. C'est bien fait, bien pensé, très agréable à écouter, et un poil onirique quand on se donne la peine de bien entrer dans leur monde.
Benoît Herr
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