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Ritchie Blackmore n'avait plus foulé les planches de l'Olympia depuis... 1963, en compagnie de Jerry Lee Lewis. Quant à Blackmore's Night, le nouveau groupe (plus de 10 ans tout de même au compteur) de folk-rock renaissance qu'il a formé avec sa compagne Candice Night, il n'y était bien entendu jamais apparu non plus. Cette soirée du 20 septembre 2006 avait sans doute quelque chose d'un peu magique pour les musiciens, qui par la voix de Candice Night font beaucoup d'allusions à Paris et à la France tout au long du set et qui ont souhaité ouvrir le DVD sur quelques très beaux plans de Paris ensoleillé mêlés à des plans de l'entrée du public de l'Olympia. À noter que l'on aperçoit notre cher chroniqueur et ami Bruno Cassan sur l'un de ces plans. A vous de le découvrir... celui qui le repèrera aura droit à toute ma considération on ne peut plus distinguée.
Et c'est vrai que cette soirée avait quelque chose d'un peu magique, avec ces quelques dizaines voire une bonne centaine de spectateurs en haut-de-chausses gonflés, pourpoint, chapeaux de feutre, robes bouffantes et décolletés pigeonnants, auxquels on réserve traditionnellement les premiers rangs dans les concerts de Blackmore's Night.
D'entrée, on aperçoit la lanterne du village, celle du 5ème et dernier album en date, trônant au dessus de la scène, à cour, et le groupe entend bien jouer en dessous. Le reste du décor est à l'avenant et fait apparaître les rues dudit village, agrémentées de bottes de paille et autres accessoires et instruments divers au milieu desquels vont évoluer les musiciens pendant plus de deux heures. Malgré ses côtés blonde un peu naïve et gnangnan (je suis très versé dans le pléonasme, aujourd'hui...), Candice se révèle une excellente et entraînante frontwoman apportant sa contribution musicale au rauschpfeife (un instrument de la renaissance) et autres chalumeaux, en plus de son minois ma foi bien agréable et de sa voix, surtout, enjôleuse et prenante. Il faut au moins ça pour contrebalancer le taciturne Ritchie, qui reste souvent en retrait, dans l'ombre et qui, à part quelques borborygmes, ne participe pas vocalement au spectacle. Sa guitare, sa vielle et ses autres instruments se suffisent à eux-mêmes. J'aime beaucoup le moment où Candice nous explique "D'abord Ritchie demande à chacun ce qu'il voudrait qu'on joue et ensuite il joue ce qu'il a envie de jouer. Éh oui... bienvenue dans ma vie". Ça a dû la marquer parce qu'elle dit souvent ça...On trouve un peu de tout pour tous, dans cette setlist remarquablement équilibrée, depuis "home again", leur meilleur "singalong, dancealong kind of stuff", selon Candice, jusqu'à cette reprise de "soldier of fortune" de Deep Purple, en passant par le magnifique "diamonds & rust" de Joan Baez ou le superbe "streets of London" de Ralph McTell. Bien entendu, ils font la part belle aux ballades renaissance du type "the village lanterne" et autres "fires at midnight", nous font vibrer sur "loreley" et Ritchie nous gratifie même d'une interprétation de l'Hymne à la joie de Beethoven. Les temps forts sont nombreux, comme par exemple lorsque l'ensemble de musique renaissance ayant assuré la première partie remonte sur scène sur "the clock ticks on" et ce concert—parmi les meilleurs auxquels il m'ait été donné d'assister en 2006—ne souffre d'aucun ventre mou.
Qualitativement, il n'y a rien à redire, tant du point de vue de l'image et des prises de vue que du son, proposé en plusieurs versions, dont le DTS.
Pour ceux qui voudraient prolonger le plaisir de ce concert dans leur voiture, l'objet est livré avec un CD audio comportant 9 des 20 titres du set plus deux bonus.
Benoît Herr
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