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C'est sous le nom de Fairyland que ces suédois firent leurs premiers pas en 1994. Apres divers changements de personnel, ils optent pour le nom de A.C.T. Un choix qui entérine et symbolise l'acte de naissance d'un groupe qui vient enfin de trouver la stabilité. En 1996 parait une première demo qui permet à A.C.T de se faire remarquer et de se produire sur les scènes dans son pays natal. Ils finiront même par assurer une première partie d'Yngwie J.Malmsteen. 1998 s'avère être une année cruciale. Le groupe est signé par un label (MTM) et une véritable tournée nationale est mise sur pied. A.C.T se retrouvera à la même affiche que Saga, mais toujours chez eux. Difficile de passer les frontières. "Today's report", le premier album, sort en 1999. Celui-ci passe quasiment inaperçu alors qu'il contient déjà tous les ingrédients qui font le charme et la force de A.C.T à savoir, un sens inné de la mélodie, une vraie fougue, un incroyable talent technique et un sens de la dérision gros comme ça! Musicalement, c'est bigrement accrocheur et mélodiquement imparable! Que ce soit du point de vue de l'agencement des idées (parfois proche de la théâtralité), de l'originalité, le talent est non seulement bien présent, il est d'une évidence flagrante. A.C.T possède un potentiel énorme, cela ne fait aucun doute. Leur second album "Imaginary friends" sorti en 2001 enfonce le clou. Imaginez It Bites (pour le façonnage des mélodies) flirtant avec Queen (la touche exubérante) et vous aurez une petite idée de ce qui vous attend. Les compositions rebondissent sans cesse, les idées foisonnent, c'est en perpétuel mouvement. Le groupe s'est cette fois-ci adjoint les services d'un orchestre classique. Ce qui apporte un éclairage nouveau sur l'excellent travail des arrangements. L'ensemble est riche et imaginatif (et je ne vous parle pas des prouesses techniques). "Imaginary friends" est synonyme de féerie musicale. Cet exploit est à mettre sur le compte du génialissime claviériste Jerry Sahlin, unique compositeur du groupe. Que l'on ne se méprenne pas, le reste du groupe s'implique énormément. A noter que ce disque se conclut, comme pour le précédent, par une suite à tiroirs. Une suite qu'ils nomment eux même "The long one". L'apogée de ces albums. Du grand art, ni plus ni moins! Les voici aujourd'hui de retour avec "Last epic", un album qui s'inscrit dans la continuité et qui confirme plus que jamais le talent de Herman Saming (chant), Ola Andersson (guitares), Peter Asp (basse), Thomas Lejon (le nouveau venu à la batterie) et de Jerry Sahlin bien évidemment. Changement de label et changement de structure dans la construction de l'album (ici pas de "The long one"). Sans parler de concept album au sens propre du terme, "Last epic" s'articule autour d'une histoire dont la trame prend place dans un immeuble et autour de la vie de ses occupants. Cet album peut se concevoir comme un film avec ses personnages, ses intrigues et ses rebondissements. C'est du cinéma en musique. Musicalement peu de changement (tout comme dans la production qui est superbe). C'est toujours aussi jouissif, enjoué et haut en couleur. Le groupe s'est, une nouvelle fois, offert les services de cordes. Les influences citées plus haut s'estompent petit à petit pour laisser place à une vraie personnalité qui, ici, se révèle dans toute sa splendeur. Le style est plus posé, la maturité somme toute. Et ceci sans jamais faire abstraction de l'humour qui les caractérise. Tels des orfèvres ils façonnent des mélodies qui s'ancrent dans votre mémoire pour ne plus vous quitter ("Mr Landlord"). En 14 titres, A.C.T nous décroche une nouvelle fois la lune. En jonglant avec les styles, en jouant sur divers registres (sans chercher à ratisser), la musique du groupe est à même de satisfaire un très large public. Plus que recommandable, "Last epic" est absolument indispensable à toute bonne discothèque. Sans conteste un must de l'année.
Denis "chroniqueur de secours" Perrot
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