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Young Gods (The) : Super Ready/Fragmenté (2007 - cd - parue dans le Koid9 n°63)

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Déjà 20 ans que les 3 suisses ne me comptent plus parmi leurs clients. A cela une raison toute simple, toute bête devrais-je dire : l'étiquette cousue main qui accompagne l'article, "Noise/Electro/Expérimental/Indus/Que_sais_je_encore" fabriqué en machines. L'allergie que je développe à l'égard de cette matière, se manifeste par une surdité toute à la fois sélective, fulgurante et éphémère.

C'est au magazine Versus que revint la responsabilité d'avoir rompu le silence.

Renommé Noise, pour son numéro 1 en juin dernier, les Young Gods faisaient la couverture. Il n'en fallait pas plus pour que je tombe les oeillères. Il était temps !

La glace qui me semblait envelopper cette musique, se brisa net. Quel choc ! Hola ! Fondant ! Les longues semaines qui s'écoulèrent entre le moment où j'en appréciai les extraits et où ce CD accéda enfin à ma platine ne sont sans doute pas étrangères à la propagation de l'onde de plaisir qui m'envahit encore à chaque écoute.
Bien sûr, il y a des machines dans ce disque, il s'en dégage pourtant une chaleur humaine insoupçonnée (en tout cas pour moi) d'autant que la guitare et la batterie sont bien réelles. Franz Teichler, Al Comet et Bernard Trontin y ont mis leurs tripes et ça vous remue autant qu'eux. Grosse baston hyper rock, ambiances limite trance, boucles synthétiques répétitives, bruitages, aucun des ces éléments ne vient détruire la mélodie omniprésente tout au long de cet album. Et quand arrivent les titres plus introspectifs ("stay with us", "un point c'est tout"), il plane soudain une ambiance de sérénité et plénitude, new-age, magique et étrangement calme. Le temps semble être en suspension.
Les textes eux-mêmes sont mystérieux : l'anglais et le français se mélangent. Ont-ils d'ailleurs un sens ? Pas sûr ! Ils sont juste jetés là comme un instrument supplémentaire à la palette sonore : un tout quand même beaucoup plus accessible, mélodique et entraînant que l'idée bruitiste que l'on peut s'en faire à priori. Soit dit en passant, la voix magnifique et chaude de Franz me fait furieusement penser à celle de Daran. Jamais non plus il ne hurle malgré le côté relativement violent de ce cd. Violent, oui, mais pas au sens metal du terme. Du rock difficilement étiquetable... et ca cela doit en gêner plus d'un !

Et si cette musique progressait ? Oh, bien sûr pas au sens où on l'entend habituellement dans notre mag préféré mais dans la mesure où elle évolue sans cesse, s'aventure un peu partout, refuse de stagner, bouge, vit ! Oui, d'une certaine manière, ce rock est progressif !

Je lis par ici que "L'eau rouge" (1989) est un des "1001 albums qu'il faut avoir écouté dans sa vie" (Editions Flammarion). J'entends par là que "Only heaven" (1995) est magnifique. Vraiment ? Oui, mais l'heure n'est pas encore venue : si c'était une déception ? Non, je remets à plus tard et continue de m'abreuver jusqu'à la lie de ce qui sera un de mes grands crûs 2007.

Laure Dofzering




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