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Vous ne connaissez sûrement pas Yesterdays, formation roumaine… ou hongroise ? Enfin, oui et non, car les musiciens résidant en Roumanie sont plutôt hongrois (ils font partie de la minorité hongroise qui se trouve à l’ouest de la Roumanie). C’est bien dommage car ce premier disque est sorti en autoproduction en 2006 et c’est grâce à des labels défricheurs comme Musea qu’il nous est donné aujourd’hui de le découvrir, en version remasterisée, de surcroît ! Le chant, assuré par la belle Kinga Janosi, est d’ailleurs en hongrois. Le groupe, comme souvent avec ceux venus de l’est, compte beaucoup de membres (j’en dénombre huit) mais les plus influents sont sans conteste, outre la chanteuse déjà citée, Akos Bogati-Bokor, qui tient les guitares, voix et claviers additionnels, et qui est le compositeur des chansons de l’album et l’auteur de la majorité des textes ; Zsolt Enyedi aux claviers ; et la flûtiste Emese Kozma Kis. Si les titres de l’album ont été traduits en anglais sur la pochette, il n’empêche qu’ils sont majoritairement chantés en hongrois (mis à part 2 morceaux). Nous sommes ici en présence de musiciens ayant sûrement fait des écoles de musique, comme c’est fréquemment le cas dans ces pays, car il y a de la virtuosité dans l’air. Tous les musiciens sont en effet des maîtres dans leur spécialité. Ce qui est étonnant, c’est que tout ça est très bon enfant et personne ne semble frimer ou tirer la couverture à soi. On est loin de la démonstration de virtuosité, c’est clair. Et pourtant, nos amis connaissent leurs classiques, en témoigne cette très courte reprise d’un thème de "close to the edge" de Yes à la flûte sur le morceau "don’t be scared" ! Ça y est, vous avez compris pourquoi le groupe se nomme Yesterdays ? Le guitariste est très nettement inspiré, avec un jeu à la Steve Hackett ou Steve Howe et même quelques réminiscences de Pat Metheny. La flûtiste, très présente, est absolument craquante dans ses interventions à la Hackett (John, le frère de…). Les morceaux chantés en anglais sont assez inhabituels, à la Everything But The Girl (le hit n’est pas loin mais qui va passer ça en radio, je vous le demande ma bonne dame !). C’est formidablement chanté et l’accent anglais est parfait. Je dois dire que tous les musiciens sont au diapason, avec une section rythmique très jazzy, qui assure bien et qu’il ne faut pas oublier dans le concert de louanges. Un mot aussi sur le claviériste Zsolt Enyedi en retrait durant une bonne partie de l’album et qui prend sa revanche à partir du 7ème morceau. Jusque là plutôt discret, se contentant de parsemer le son de nappes de synthés, il va prouver qu’il n’est pas manchot à l’orgue Hammond notamment. Ses interventions solistes rappellent furieusement un autre fin mélodiste, j’ai nommé Anthony Banks (on croirait entendre par moments des passages inédits de la genèse). Un disque tout ce qu’il y a de plus rafraîchissant, à la Renaissance, et qui fait du bien en cette fin d’été. A déguster sur la terrasse, avec une bonne boisson fraîche à portée de main (évitez la bière, ça fait grossir et c’est pas dans l’esprit du disque, buvez plutôt un cocktail de fruits exotiques) !
Renaud Oualid
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