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Wishbone Ash : The Power Of Eternity (2007 - cd - parue dans le Koid9 n°64)

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Il y a? 35 ans, Wishbone Ash représentait sur la scène anglaise une alternative valable pour qui ne voulait pas choisir entre Deep Purple et Led Zeppelin ; entre Ten Years After et Rory Gallagher. Une autre voie, en somme. Celle de deux lead guitars, une grande première avant Thin Lizzy et une influence de premier choix plus tard pour Iron Maiden. Avec ses deux super guitaristes, Ted Turner et Andy Powell, sans oublier un étonnant bassiste Martin Turner, " les cendres de l?os à souhait " allaient élaborer leur propre alchimie, pleine de guitares entremêlées et de solos à deux, de lignes de basse très en avant pour une musique naviguant entre rock, folk, jazz, voire prog les claviers en moins. Résultat, leur troisième album "Argus" décrochait le titre ( mérité) de meilleur album de l?année au Melody Maker. Un an plus tard, un double album en public "Live dates" venait prouver quel fabuleux groupe de scène c?était et tous ceux qui les ont vu clôturer le premier festival d?Orange n?ont pas oublié. Wishbone Ash allait remplir les salles même en France jusqu?en 1980. Depuis, le line up du groupe, qui n?a jamais disparu, a considérablement changé (John Wetton a joué sur un de leurs albums, "Number the brave") et il ne subsiste plus qu?Andy Powell qui tient bien haut le flambeau.

Dernier avatar de ce groupe si précieux : "The power of eternity" sur lequel débute un nouveau batteur : Joe Crabtree, transfuge de Pendragon ! Un très bon album si l?on veut bien admettre que le voix d?Andy Powell n?est pas l?argument premier du groupe. Et dont la pochette est une cousine éloignée de le d? "Argus". Remarquablement épaulé depuis deux ans par le guitariste finlandais Muddy Manninen ( ex- Gringos Locos) qui apporte sa science de la slide et de la wah-wah, Andy fait valoir sa joie de jouer, d?être toujours là sans oublier de bien bonnes compos au premier rang desquelles "in crisis qui donne furieusement envie d?appuyer sur le champignon, "driving a wedge" fort funky - une première -, "happiness", sorte de "miss you" (des Stones) qui se finit en un formidable ballet acoustique, et "growing up" archétype du morceau Ashien (pas à chier !) avec ses deux guitares entremêlées en guise d?intro. Mis à part une ballade oubliable, tout le reste est de haut rang au regard de la discographie complète du groupe. Supérieur, en tous cas, à son prédécesseur "Clan destiny". Avertissement, quand même : que les amateurs de grattes qui ne connaîtraient pas le client sachent qu?on nage ici question manches (puisqu?il y en a deux) dans les années 70. On n?est pas chez Satriani.

Stakhanoviste de la scène, Wishbone Ash tourne chaque année 300 jours sur 365 ! Aux States, en Angleterre, en Allemagne etc? On peut (et on doit !) les voir en 2008 en France au Plan de Ris Orangis le 7 février, au Zicodrome de Compiègne la veille et en Belgique au célébrissime Spirit of 66, à Verviers, le 24 février. Allez-y, ça leur fera plaisir (Andy Powell est très sympa), et à vous aussi surtout.

Jean-Marie Lanoë




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