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Voici le cinquième album de cette formation norvégienne plutôt versatile. Après avoir fait dans le folk-rock à ses débuts et avoir connu des errances mou-du-bide stratosphériques et nous avoir bien endormis lors de leur passage, à 1h du mat, au festival Crescendo de 2002, ils nous ont servi en 2004 l'excellent "Storm season", très rock, lui, avec des accents gothiques. Aujourd'hui, avec ce "Signal to noise", les aspects gothiques disparaissent, en grande partie du fait de l'arrivée à bord d'une nouvelle chanteuse, Trude Eidtang (en remplacement de Sylvia Erichsen), à la voix plus chaude, plus ronde, parfois réminiscente de vocalistes de renom comme Tori Amos ou Kate Bush. Mais c'est à peu près la seule caractéristique de "Storm season" qui disparaît : tout le reste demeure, à savoir les aspects péchus, bien remuants, sans pour autant que le groupe ne renie ses origines folk et nordiques quelque peu mélancoliques, qui transparaissent de ce très beau rock symphonique. Comment pourrait-il d'ailleurs être autre chose que mélancolique ? Que celui qui connaît un groupe scandinave dont la musique n'est pas un tant soi peu mélancolique me fasse signe ! Ça doit être l'influence du climat.
L'album développe tout au long de ses neuf compositions un propos très cohérent, même s'il ne s'agit plus, comme pour son prédécesseur, d'un concept-album. Jacob Holm-Lupo, le leader du groupe, a voulu une fois de plus faire évoluer le son de White Willow mais aussi élargir son public : de ce fait, même si l'on retrouve du mellotron et des synthés à profusion (le claviériste, Lars Fredrik Froislie, fait d'ailleurs des merveilles tout au long de l'album), les arrangements, les sonorités et les mélodies sont plus accrocheuses, comme avec "joyride", par exemple, qui a même fait l'objet d'une version éditée pour la radio. De là à dire que White Willow fait de la musique formatée radio il y a tout de même un pas de géant que nous ne franchirons pas !
À noter que c'est Tommy Hansen qui a assuré la production et le mixage de l'album ; rien à dire à l'arrivée de ce point de vue là. À noter également que l'enregistrement leur a pris trois semaines, un délai qu'il faut comparer aux quelque douze et quelques mois qui leur étaient nécessaires pour les albums précédents. Pas étonnant que les différences soient palpables.
Très bon, cet album demeure pour conclure, un cran en dessous de son prédécesseur, qui a le mérite d'être plus naturel, plus vrai, plus spontané, même si la majorité des auditeurs préféreront sans doute la voix de Trude Eidtang à celle de Sylvia Erichsen, plus pincée et nasillarde.
BenoĂźt Herr
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