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Weed : Weed (1972 - cd - inédit (non parue dans le Koid9 papier))

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Heavy-krautrock pour des sous ***

Parmi les nombreuses rééditions du label Revisited Records – dont c'est justement l'objet, comme son nom l'indique – s'il n'y en avait qu'une à retenir ce serait certainement celle-ci. Sous ce nom provocateur se cache un groupe de Krautrock qui disait de lui-même en 1971 qu'il avait un son non-conventionnel. Tu m'étonnes...

Reinhold Spiegelfeld (basse), Bernd Hohmann (flûte), Werner Monka (guitare), Rainer Schnelle (claviers) et Peet Becker (batterie) sont tous crédités sur cet album, unique production de la formation, et bénéficient d'un double portrait en pied en pages centrales du livret. Les trois premiers musiciens faisaient alors partie du groupe Virus, les deux derniers sont depuis devenus musiciens de renom. Mais aucun des membres de ce quintette n'est la véritable star de ce Weed. Invisible et transparent sur l'album, c'est pourtant bien le claviériste de Uriah Heep, Ken Hensley, qui est l'architecte de cette œuvre. UH surfait alors déjà sur le succès et c'est en mars 1971, entre les albums Salisbury et Look at yourself que Ken s'est rendu en Allemagne pour enregistrer Weed. Pourquoi donc ? Tout simplement parce qu'il avait besoin d'argent : il avait les poches percées, à l'époque... et que les allemands avaient besoin de ses talents. Simple convergence d'intérêts, en quelque sorte.


Pourtant, l'album est intéressant et de bonne tenue. Court (33 minutes), il ne compte que 6 plages assez diversifiées. "Sweet Morning Light" est plutôt heavy et bénéficie de claviers omniprésents. La ballade acoustique qui suit, "Lonely Ship", contraste avec la plage précédente, même si Ken y va aussi de ses claviers. On enchaîne sur "My Dream", qui démarre sur une très longue et douce introduction (3 minutes, soit la moitié du morceau) au piano et se poursuit par une partie plus mouvementée dans laquelle l'orgue se taille la part du lion. "Slowin' Down" est plutôt blues-rock et plus orienté guitare. Puis, le très mélodique "Before I Die" ressemble à s'y méprendre à une ballade de UH, force piano à l'appui. "Weed", le morceau titre, ferme la marche. Il s'agit d'un long et excellent instrumental issu d'une session et enregistré quasiment en une seule prise. À tous les étages, la patte du maître est là. Le doute sur son implication n'est pas permis.


Signalons la pochette, particulièrement hideuse et peu engageante, ornée de cette horrible bonne femme peinturlurée tout droit sortie de l'Amérique des années 50, qui nous propose une fourchetée de l'herbe du titre, de nature inconnue et pour le moins douteuse.


Cet album est un collector et nul doute que les amateurs se rueront dessus... Ne reste plus qu'à attendre que Revisited Records nous exhume cet autre opus curieux de Ken Hensley, paru un an auparavant sous le nom de Head Machine et intitulé Orgasm.

À ranger entre les albums solo de Ken Hensley, Guru Guru et autres Armaggedon

Benoît Herr




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