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Quelques mots sur le nouvel album du célèbre musicien grec, juste pour vous prévenir que le génial compositeur est enfin de retour en grande forme au niveau de l'inspiration. En effet, après les errances artistiques de "Direct" et "The city", un retour à la qualité avec la B.O de "1492" et celle, revisitée, du fabuleux "Blade runner", puis de nouveau la médiocrité avec "Voices" et "Océanic" (disque de commande, politiquement correct et à haute portée commerciale de l'empire Warner), Vangelis, le vrai, nous revient avec un disque dense, sombre et beau dédié au peintre espagnol d'origine Crétoise El Greco. La musique s'étend sur environ 73 minutes à travers 10 mouvements magnifiquement maîtrisés et enchaînés. Dès l'intro, mystérieuse avec ses plaintes de cordes et ses cloches lointaines, nous voilà plongés dans une autre époque (l'ambiance n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle du "Nom de la rose", dont la musique était signée Philippe de Sarde (mais pour l'anecdote, je vous l'accorde, El Greco n'était certes pas contemporain de ce bon vieux Guillaume de Baskerville!). Les mélodies développées tout au long de ce chef d'oeuvre sont typiques du maître (touché ô combien personnel et inimitable) et on retrouve très largement les fameux sons d'orchestre pompeux bien que synthétiques dont lui seul a le secret (réécoutez donc "Heaven and hell", "Chariots of fire" ou "Mask"!). De plus, Vangelis enrichit cette oeuvre d'inspiration classique avec des passages franchement hispanisants rappellent les fastes de "1492-conquest of paradise", et quelques uns de ses thèmes au piano peuvent dès à présent entrer dans les annales du compositeur (et figurer dignement sur une prochaine compilation "thèmes"?). A noter également la présence discrète mais remarquable de Monserrat Caballé (remember "Barcelona" avec Freddie Mercury) et Konstantinos Paliatsaras, respectivement soprano et ténor. Voilà donc un disque qui n'a rien à envier aux chefs d'oeuvres passés et qui réconcilie son auteur avec les déçus de son public, si ceux-ci veulent bien se donner la peine de jeter une oreille (un oeil?) sur cette superbe fresque.
Philippe Vallin
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