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Comment ? Vous n’avez pas encore ce disque dans votre discothèque et vous vous prétendez amateurs des principaux dinosaures qui ont inventé le rock progressif ? Bon, je veux bien laisser passer pour cette fois, si vous promettez de corriger vite fait votre erreur en vous dépêchant de l’acquérir. Et vous ne serez pas déçu (sinon je mange mon Koid’9), car on a ici affaire à une pierre, petite certes car hélas réduite à ce seul album, mais importante, autant que méconnue, dans l’édifice de notre mouvement.
Il s’agit de la toute première édition CD d’un vinyl datant de 77-78, et il faut avouer que les bandes ont été magnifiquement nettoyées par le groupe lui-même, sans apport supplémentaire par rapport aux compositions d’origine.
Originaires de Portsmouth, 4 amis décident de reprendre le flambeau des grands groupes avec une volonté marquée d’explorer le domaine des compositions instrumentales aux mélodies et rythmiques complexes, mais sans pour autant faire montre de froideur clinique, ni d’un orgueil exacerbé. Le groupe ainsi formé se lance dans une sorte de symphonisme inspiré, à la fois dynamique et émouvant, qui se traduit sur cet album (trop court : 36’, on en redemande) par une exceptionnelle richesse de thèmes qui s’entrecroisent en permanence. Aucun musicien n’est à féliciter plus que les autres tant la cohésion d’ensemble est parfaite et le niveau de chacun élevé.
Les festivités commencent en beauté avec le morceau-titre de 13’ qui vous secoue et vous bouleverse à la fois avec parfois des gémissements de guitare électrique façon Steve Hackett du plus bel effet. Suivent deux morceaux de 8’30 aux titres humoristiques ("some like it crunchy" - certains l’aiment croustillant - et "little finger exercise"), ainsi qu’un de 4’1/2 qui nous montrent que la qualité et l’inspiration sont vraiment constantes sur toute la durée. Le disque se clôt alors sur une courte reprise du magnifique thème principal du 1er morceau (j’en ai encore la larme à l’oeil).
Arrivé trop tard sur l’échiquier progressif, Autumn n’a pas eu le succès qu’il aurait mérité et a donc renoncé à continuer sa carrière. L’excellent claviériste Nick Magnus deviendra le compère de Steve Hackett dans sa carrière solo. Le batteur Robbie Dobson participera quant à lui un moment à The Enid. Nous nous devons donc à présent de réparer cette injustice en découvrant leur musique. Qui sait, peut-être qu’avec notre soutien ils pourront se retrouver à nouveau en studio pour notre plus grand plaisir...
Michael Fligny
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